Cette année, malgré une conjoncture encore difficile pour certains pays d'Europe dont la France, les opérateurs du déchet et les constructeurs de machines ont répondu à l'appel. Si aux dires des équipementiers allemands, le marché outre-Rhin est saturé, ils continuent d'assurer la maintenance de leur matériel tout en se développant à l'export. IFAT tombe à pic. Le profil des visiteurs en témoigne : dans le top Ten, outre l'Allemagne figuraient l'Autriche, la Suisse, les Pays-Bas, le Danemark, la Pologne, la République tchèque, la Russie, l'Espagne et le Royaume-Uni. Avec comme leitmotiv de leurs recherches : performance, rendement et efficacité énergétique. Dans la série « inaugurations », Westeria a présenté son nouveau séparateur aéraulique WS2. La machine a été repensée avec un nouveau convoyeur d'accélération coudé avec réglage automatique, nouveau tambour sans palier et moteur intégré et une nouvelle soufflerie. Il est le seul sur le marché à dis-poser d'une largeur de travail de 3 000 mm et offre un débit jusqu'à 400 m3 /h. La répartition des matières a été résolue grâce au Compact Spreader, répartiteur à assiette breveté de Westeria. Parmi les bêtes de scène, les broyeurs du fabricant allemand BHS-Sonthofen. Présentée sur le salon, la cisaille rotative VR1215 est équipée d'un double rotor à couteaux et bénéficie d'une technologie AMNI d'échange rapide des arbres de coupe. Polyvalente, elle broie tous types de déchets : pneus, câbles, DEEE ou encombrants. Contraintes industrielles liées à la réduction d'espace Autre machine exposée, le Rotorshredder dédié au traitement des fractions métalliques peut également s'adapter à des déchets de papeterie, de bois ou industriels. Associé à l'entreprise Ressor, BHS compte bien percer le marché français en proposant des lignes complètes de broyage pour traiter les RBA, les CSR, mais aussi des déchets d'ameublement ou des mâchefers. Dans le registre des presses à balles cette fois, plusieurs constructeurs ont présenté leur nouvelle gamme. Point commun : des presses de petites tailles que ce soit chez Lyndex avec des presses à canal pour traiter à partir de deux tonnes par heure. Même chose chez HSM qui se démarque sur une presse verticale, la V-Press. Mots d'ordre de ces constructeurs : atteindre des marchés jusqu'ici inaccessibles en répondant à des contraintes industrielles liées à la réduction d'espace et de consommation énergétique (jusqu'à 40 % d'énergie économisée). Fruit d'un joint-venture entre le français MTB Recycling et le constructeur allemand Erdman, MTB Recycling Technik a fait sa première sortie publique sur le salon IFAT en présentant la cisaille rotative hybride CRX 2000. Cette machine, deux en un, peut broyer ou découper selon les outils que l'on y installe. Munie de couteaux et de griffes pour alternativement broyer les pneus ou déchiqueter le gros électroménager, elle ne consomme que 70 % de la charge totale installée, soit environ 130 kW. Dans la famille des matériels dédiés aux centres de tri, l'entreprise BRT (Better Recycling Technology) propose son matériel ouvre-sac en version mobile, le Schlitz-O-Mat M. Capable d'ouvrir et vider 100 % des sacs de collecte sur n'importe quel site de traitement (déchets ménagers organiques, collecte sélective et déchets commerciaux), la machine reste autonome grâce à son groupe électrogène et peut être utilisée comme trémie doseuse. Autre nouveauté de BRT, sa machine de tri Air-O-Mat, capable de séparer les déchets en trois fractions. La ligne est composée d'un crible à disques et d'un séparateur aéraulique. Flux traités : vieux papiers, déchets ménagers, déchets organiques en sacs, films plastiques légers. Le criblage permet d'utiliser la machine pour le prétri, générant une réduction du flux jusqu'à 40 %. Résultats : peu de dispersion de matière en aval et des fractions triées plus propres. Restons dans le tri avec Redwave spécialiste du traitement du verre. Lancées fin 2013, les machines de tri Redwave CX pour les granulométries moyennes et CXF pour les fines (de 2 à 50 mm) sont équipées d'un dispositif « 3 modes ». En disposant les vannes différemment, la machine obtient la même performance sur la première et la seconde éjection, et la consommation d'air est réduite. Une seule et même machine peut désormais séparer les CPP (céramique, pierre, porcelaine) et trier par couleurs, avec des taux de rejet accrus pouvant atteindre 50 à 60 %. Les installations de préparation du verre sont ainsi concevables avec un nombre moindre de trieuses et construites de manière plus compacte. Lindner-Recyclingtech a également joué la carte de la performance sur son stand à Munich en présentant sa gamme de broyeurs Komet. Produisant déjà un broyat de déchets en mélange inférieur à 30 mm, la nouvelle série Haute Performance augmente encore le seuil, jusqu'à 60 % (passant à 20 t/h). Pour les clients, cela signifie des coûts de fonctionnement moindres, une plus grande capacité et plus d'espace sur les sites avec une machine de taille identique. Dans la collecte, le constructeur de bennes SSI-Schäfer a montré qu'un objet aussi simple qu'un conteneur à déchet pouvait évoluer grâce à de nouvelles techniques d'outillage et de fabrication. Dotées de parois plus minces, mais tout aussi stables et solides, ces bennes de nouvelle génération misent sur une consommation plus faible de matières premières, la réduction de la pénibilité des ripeurs et de la consommation d'énergie des véhicules de collecte.