De la collecte à la valorisation, en passant par l'étape cruciale du tri, sans oublier l'élimination des produits et matériaux non recyclables : les activités liées au traitement des déchets ne sont pas exemptes de dangers ! Dans sa lettre d'informations électronique d'avril 2014, l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) rappelle ainsi que ce secteur reste marqué « par une sinistralité élevée (…) Les principaux indicateurs demeurent préoccupants. La fréquence et la gravité des accidents sont près de deux fois supérieures aux moyennes nationales ».
S'ils ne peuvent, à eux seuls, inverser cette tendance, les équipements de protection individuelle (EPI) contribuent à protéger les salariés contre certains dangers. C'est le cas en particulier des risques de coupure et de piqûre chez les opérateurs de tri, qui se trouvent potentiellement confrontés aux problèmes d'inhalation d'agents biologiques pathogènes. Les EPI sont également préconisés dans les métiers de la collecte. La recommandation de la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) R437 datant de 2008, qui fait toujours référence, rappelle que le prestataire de collecte doit fournir aux conducteurs et aux équipiers les EPI normalisés qui devront être portés tout au long de la tournée. « Une attention particulière sera portée aux vêtements de signalisation à haute visibilité qui doivent au minimum être de classe II, ainsi qu'aux gants et chaussures ; aux tenues de travail qui doivent être adaptées à la tâche exercée, aux conditions météorologiques et à la morphologie de chacun ; au nombre de tenues de travail nécessaires pour assurer une juste rotation entre les vêtements propres et sales, et un remplacement immédiat des EPI n'assurant plus leur fonction ; aux types de tenues (été/ hiver), à l'efficacité, au bon état et au confort des EPI ».
Une offre étoffée… mais complexe !
Sur le marché, les fabricants sont nombreux : aux côtés de « géants » qui couvrent tous les pans, ou presque, de la protection individuelle, s'ac-tivent des PME, présentes sur des créneaux spécifiques et ciblés. Globalement, l'offre est riche, et le secteur est porteur d'innovations. Pour autant, « il n'est pas toujours facile pour les utilisateurs, ni pour les fabricants, de s'y retrouver parmi l'ensemble des normes existantes », analyse le Synamap, Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection qui fédère fabricants et distributeurs, ainsi que des sociétés de conseil et des formateurs… Pour y voir un peu plus clair, les commissions techniques « Gants de protection » et « Vêtements de protection » de cette organisation interprofessionnelle ont réalisé différents supports, disponibles sur le site www.synamap.fr. À ce jour, neuf fiches ont été créées, parmi lesquelles : « Mieux comprendre l'essai de coupure de la norme européenne EN 388 », « Les vêtements de signalisation », « DMF – diméthylformamide dans les gants polyuréthane », etc. « Ces guides vont aider les fabricants et distributeurs d'EPI à répondre à des questions très techniques et en relation avec les obligations légales et normatives pour lesquelles ils n'ont pas toujours toutes les connaissances et compétences (…) Ils permettent également d'apporter aux utilisateurs une réponse experte, claire et unanime sur ces questions compliquées, pour couper court aux polémiques en relation avec la sécurité des EPI », explique Marianne Rodot, présidente de la commission « Gants de protection » du Synamap.