La plupart des éditeurs de logiciels spécialisés dans les déchets ont lancé leurs produits au début des années 2000, à part quelques précurseurs comme Recy Systems, créé en 1986. Mais, aujourd'hui, le secteur des déchets est « seulement au début de l'informatisation et de l'introduction du numérique », estime Anton Diaconu. Directeur des projets informatiques chez Paprec, il pilote le développement du logiciel maison du recycleur et suit de près l'évolution du secteur, depuis 2001. Parmi les premières fonctionnalités apparues, l'optimisation des collectes par camion et l'édition de documents (BSD et déclarations obligatoires) figurent en bonne place. « Nous avons commencé par la gestion des bennes et des plannings des chauffeurs, ainsi que les déchets dangereux, puis nous avons ajouté les factures, les achats de fer et métaux aux particuliers », explique Sébastien De Wulf, responsable du centre de tri et de recyclage Depolia, en Seine-et-Marne. Dix ans plus tard, son entreprise ajoute le suivi de l'entretien des camions et la gestion des fiches d'information préalables.
Avec la diffusion des sondes de remplissage, des assistants personnels et des terminaux sur les ponts-bascules, des boîtiers de géolocalisation et des puces RFID, les données explosent. De nouveaux éditeurs de logiciels, comme Sigrenea ou Trinov, proposent une approche novatrice qui considère les données comme une matière à « mouliner » dans des algorithmes pour optimiser les flux de collecte et de production de déchets.
Transparence
Il en résulte, pour les collecteurs et les recycleurs, de nouveaux leviers de performance. Autre tendance de fond : la demande croissante en reporting. Les grands clients veulent toujours plus de transparence et d'échanges de données, de même que les éco-organismes « qui demandent toujours plus d'informations », constate Anne-Claire Beucher, responsable du pôle QSE à Federec. Les entreprises qui y répondent ont tout à y gagner. Depolia, par exemple, utilise l'informatisation comme un argument commercial. Tout cela demande des moyens, certes, comme tout investissement pour l'avenir.