L'été s'est accompagné en Europe d'une pénurie structurelle de matière secondaire, liée à une baisse des importations provenant d'Europe de l'Est et surtout en raison d'une forte compétitivité avec d'autres pays émergents comme l'Inde. La baisse du prix du nickel n'a pas arrangé la situation. Le prix de la qualité 304 est passé de 1 300-1350 $ à 1 240-1 290 $ et le 316, de 1 780-1 830 $ à 1 570-1 620 $. Les scraps de chrome ont été très touchés à 280-320 $ pour le 409 et à 390-430 $ pour le 430. Les prévisions tablent sur une tendance à la baisse des prix sur l'ensemble des matières et en particulier sur tous les produits à base d'acier inoxydable. Le marché des scrap représente un gros challenge jusqu'à la fin de l'année à la fois pour les fournisseurs de matière première et pour les consommateurs. En Italie, la demande se montre plus forte que l'offre et risque de se poursuivre au cours des mois à venir. En raison du prix bas du nickel (baisse de plus de 1 200 $ constatés en juil-let par rapport à la moyenne du mois de juin), les détenteurs de scrap d'inox préfèrent conserver leurs stocks. Résultat, la faible disponibilité a conduit à une concurrence féroce entre les négociants. Dans le même temps, la demande de l'Asie du Sud-Est est restée insignifiante. Avec ces prix baissiers, la Chine compte sur ses gisements domestiques de scrap et de minerai de nickel pour ses propres besoins. Le pays ne devrait pas importer de déchets métalliques à court et moyen terme, à en croire Mark Sellier, chez OneSteel Recycling Asia. L'Inde est une exception, car le pays est resté tout l'été une place forte pour l'échange de scrap d'acier inoxydable. Les prix ont été ici influencés par l'offre et la demande conduite par un marché qui vit au jour le jour. La demande indienne pourrait se maintenir à un niveau élevé après l'été, malgré plusieurs paramètres contraignants comme les prix au LME, les taux de change ou encore la procédure indienne sur les contrôles maritimes.