Aux États-Unis, l'activité des scraps tourne au ralenti malgré le recul du chômage (5,1 % en août), la reprise des ventes de voitures (+ 4,2 % par rapport à 2014) et la baisse du prix des carburants. Au Mexique, les volumes restent bas et la question, selon Alejandro Jaramillo de Glorem, n'est plus de savoir : « quand les volumes reviendront ? » mais « quand les volumes toucheront-ils enfin le fond ? ». Seule lueur pendant cette rude période estivale, la demande nord-américaine de scraps d'aluminium. Au Japon, l'économie s'enfonce, avec la baisse des exportations et de la consommation. La vente et la production de véhicules déclinent également. La production d'alliages d'aluminium secondaires a reculé de 3,6 % en juillet dernier. Au Moyen-Orient, les deux mois d'été ont été les plus durs depuis la crise de 2008. Avec de fortes volatilités de prix des métaux au LME et malgré une remontée début septembre, le marché reste morose. Les fournisseurs de scrap dans la région ont adopté une position d'attentisme provoquant une chute des exportations de déchets non ferreux. Les échanges commerciaux représentent un défialors que les États annoncent régulièrement de nouvelles réglementations, avec application immédiate et sans mode d'emploi préalable. Ainsi, le président de l'entreprise Aboura Metals en Jordanie affirme que les autorités douanières saoudiennes sur le port de Dammam ont décrété que toutes les cargaisons à l'export devaient être palettisées et que les chargements défaillants devaient être refusés.
Le pire à craindre en Chine
En Inde, l'industrie de seconde fusion reste largement dépendante des importations de scrap. La révision des conditions d'inspection avant embar quement a conduit à une réduction des achats de l'ordre de 30 % depuis ces derniers mois. La Chine fait craindre le pire. Les importations diminuent. Selon l'expert en recyclage Ma Hongchang, le pays ne bénéficie plus d'un coût de travail avantageux, et doit payer sa consommation énergétique plus cher. Par ailleurs, les collectes domestiques augmentent un peu plus chaque année, remplaçant des volumes importés jusqu'à présent. Pour autant, il n'y aura de substitution immédiate pour les non-ferreux en termes de qualité et de quantité. Le gouvernement souhaite procéder à des réajustements dans l'industrie du recyclage. En Europe, les situations diffèrent d'un pays à l'autre. En Italie, l'heure est plutôt à l'optimisme. Certains facteurs y contribuent comme le léger recul du chômage et la petite croissance de 0,3 % du PIB. La concentration des gisements est élevée mais un sursaut est nécessaire pour relancer la dynamique des opérateurs. En Allemagne, l'humeur du marché n'est pas à la hauteur des indicateurs économiques très favorables. Le pays bénéficie d'une position à l'export très élevée. L'industrie en général est bien occupée et les métallurgistes ont leurs carnets de commandes bien garnis, mais les transformateurs ne procurent que de petites quantités pour répondre à des besoins immédiats. Les contrats à long terme sont plus rares, impactés par les incertitudes économiques dans d'autres États européens et en Chine.