Le groupe de travail sur la valorisation de matériaux de très faible activité (TFA) a publié cet été un rapport sur la valorisation des déchets métalliques et des gravats, débouchant sur 14 recommandations. En France, l'absence de seuils de libération pour les déchets faiblement ou pas du tout contaminés prévaut. Cela implique un isolement systématique de ces déchets et un enfouissement sécurisé. Face aux tonnages croissants liés aux futurs démantèlements, l'industrie nucléaire ne pourra pas tout prendre en charge. Entre 2012 et 2033, le gisement de gravats est estimé à 240 000 tonnes dont 64 000 tonnes valorisables. Les matériaux métalliques sont évalués entre 2015 et 2070 à plus de 900 000 tonnes : environ 140 000 tonnes d'aciers issus des diffuseurs de l'usine George-Besse 1, 100 000 tonnes provenant de la part valorisable des générateurs de vapeur du parc EDF et 650 000 tonnes de métaux en vrac dont une partie exempte d'activité. Le PNGMDR* 2013-2015 a demandé aux exploitants d'étudier les modalités de réalisation d'une filière de valorisation des matériaux métalliques et à l'Andra une étude sur une filière de valorisation des gravats TFA sur le centre du Cires. Après avoir pris connaissance des expériences industrielles françaises et européennes – en Suède et en Allemagne, la réglementation permet de valoriser des déchets TFA dans le circuit de traitement conventionnel – le groupe de travail préconise l'étude de procédés industriels sur des lots homogènes et caractérisés. Avec une étape de fusion à l'appui, gage d'une décontamination totale. En cas de traitement dans une installation classique, la traçabilité, la définition de critères radiologiques et la formation des salariés doivent être assurées. En outre, la mise en œuvre d'une filière de recyclage est conditionnée par la validation globale d'une analyse de cycle de vie. Le 7 septembre, lors de la présentation du rapport au groupe de travail PNGMDT, l'Agence de sûreté nucléaire a accepté pour la première fois de briser le tabou du seuil de libération, en demandant l'organisation d'un débat public à la CNDP (Commission nationale du débat public).