Grenoble-Alpes Métropole supprime les bacs multimatériaux des zones d'activité (ZA) de son territoire et les remplace par des bacs bleus recevant un seul flux, celui des papiers-cartons. Ce déploiement, qui doit se terminer en juin 2016, se base sur deux observations : « D'une part, il y avait une quasi non-sélectivité de la collecte dans les ZA, sachant que nous adressions aux professionnels les mêmes messages qu'aux ménages, alors que les flaconnages en plastique ou les boîtes métalliques s'avèrent peu présents dans ces flux, hormis la boisson apportée par l'employé, relate Philippe Glasser, directeur de la collecte et du traitement des déchets à la métropole. D'autre part, on retrouvait dans ces ZA presque 40 % de matières fibreuses dans les résiduels. » Sites de production, du tertiaire ou de l'artisanat… environ 670 entreprises sont concernées, réparties en une centaine de zones à composante professionnelle marquée. Les services de la collectivité rencontrent chacune d'entre elles, pour les sensibiliser et les accompagner dans leur organisation interne, par exemple lorsqu'elles font appel à une société de nettoyage sous-traitante. Vient ensuite la mise en place de tournées de collecte spécialisées. Pour les professionnels qui produisent de gros volumes, la redevance spéciale est appliquée, avec un surcoût de 20 % sur les résiduels. Le bilan est à la fois qualitatif et quantitatif. Dans une première zone d'expéri-mentation, là où la régie collectait 1,6 tonne par semaine de recyclables en mélange, dont la moitié d'incongrus, elle récupère désormais 3,2 tonnes de gros de magasins, avec moins de 5 % d'impuretés. Ce qui permet une expédition directe du produit, conditionné en balles sans passer par les lignes de tri, et repris par EPR (Veolia). La mise en œuvre de l'opération coûte 860 000 euros HT, dont les deux tiers sont consacrés à l'achat de nouveaux bacs et le reste, aux moyens humains, à la logistique et à la caractérisation du gisement. C.C.