Passer par les ports d'Anvers ou de Rotterdam pour acheminer des marchandises en Rhône-Alpes en camions… Aberration environnementale, mais réalité économique... Née en janvier 2015, la jeune agence de développement Medlink Ports travaille à faire revenir conteneurs, bois, déchets, etc. sur l'axe fluvial à grand gabarit Rhône-Saône. Sa force : l'union des onze ports du bassin (de Pagny, en Côte-d'Or, à Marseille), de Voies navigables de France et de la Compagnie nationale du Rhône. Ses armes : un guichet unique, du conseil logistique gratuit, une labellisation des chargeurs, des procédures douanières avantageuses ou encore un écocalculateur CO2 en ligne. « Aujourd'hui, les prestataires logistiques ne pensent même pas à interroger le fluvial. Coûts, délais, itinéraires, impact carbone, notre calculateur leur permet de prendre une décision objective », explique Noël Comte, président de Medlink Ports et de la CCI de Villefranche et du Beaujolais. L'agence s'est fixé des priorités : biomasse et colis lourds cette année, puis bois et déchets en logistique inverse l'année prochaine. « Il faut laisser le temps aux industriels de travailler ensemble sur des projets de cochargement », décrypte Noël Comte. Une quinzaine de chargeurs ont reçu le label Medlink récompensant leur report modal. La filière bois s'est aussi jetée à l'eau : « Le port de Villefranche-sur-Saône bénéficie aujourd'hui d'une importante capacité de stockage du bois car les professionnels du secteur, dispersés, ont réussi à s'organiser », illustre le président de Medlink Ports. FT