2014 aura été riche en contrastes pour le secteur des plastiques recyclés. Avec 830 000 t de matières vendues pour un chiffre d'affaires de 250 M€ (plus 4 M€ de prestations), il affiche une progression de 10 % par rapport à 2013, sur les volumes commercialisés comme sur les chiffres de ventes. Pourtant, tout n'a pas été si simple. Après un premier semestre de forte demande et de prix attractifs pour les récupérateurs et les régénérateurs de plastiques, tant à l'export que sur le marché européen, tout s'est grippé après l'été, jusqu'à soulever beaucoup d'inquiétudes chez les professionnels durant le dernier trimestre. « Une correction sur les prix s'est opérée en septembre après la chute des cours du pétrole et des prix des matières premières vierges », souligne Albert Azoubel, président de la branche Plastiques de FEDEREC. L'industrie européenne a même été doublement pénalisée dans la mesure où le coût de production des résines n'est plus aussi connecté au prix du baril du pétrole ces dernières années, compte tenu des écarts importants sur les marchés de l'éthylène et du propylène. En 2014, en effet, le coût de l'éthylène atteignait 200 €/t au Moyen-Orient et 450 €/t aux États-Unis, contre 1 000 € en Europe, ce qui force les producteurs européens à adapter leurs installations. La matière vierge plus compétitive L'écart de prix entre matières recyclées et matières vierges étant devenu insuffisant, les utilisateurs finaux, comme le secteur automobile, se sont tournés vers les résines vierges. Et la matière régénérée n'a même pas profité de certaines pénuries de matières vierges sur le marché au dernier trimestre. À cette crise de fin d'année s'est ajoutée une faiblesse de la demande à l'export sur certaines résines : « Les clients chinois, constatant l'atonie du marché européen, ont corrigé leurs prix à la baisse », rappelle Albert Azoubel. Nos voisins PET 241 000 t européens (29 %) ont de leur côté capté des volumes sur le marché français, Autres plastiques (PP, PS, PVC…) 241 000 t (29 %) notamment l'Espagne et une Allemagne très agressive sur les prix. Du côté des résines, le premier produit commercialisé en 2014 par les récupérateurs demeure le PE film (42 % des volumes) sur un marché industriel resté cyclique alternant fortes hausses et violentes corrections. La faiblesse des débouchés liés au BTP a pénalisé le PET coloré et le PVC, qui souffraient encore début 2015. Le PET clair s'en est mieux sorti, tiré par les débouchés dans l'emballage, Autres plastiques avant(PP, dePS, subir PVC…) lui 241 000 t aussi une(29 baisse en début d'année. Quant au PEHD, il subit une concurrence sévère des pays d'Europe de l'Est sur le marché des bouteilles. En cause, des coûts de transformation nettement inférieurs aux coûts hexagonaux. Il est aussi pénalisé par le choix des conditionneurs de lait privilégiant de plus en plus le PET blanc. Enfin, l'extension des consignes de tri des plastiques ménagers en France en est toujours au stade expérimental et inquiète certains professionnels, tant sur le plan technique (dégradation des flux, surtri) que sur le modèle économique (propriété des matières, coûts de traitement). n