es chiffres et des graphiques valent souvent mieux qu'un long discours. De temps en temps, il est quand même nécessaire d'aider à faire parler ces chiffres, de les nourrir d'une analyse, d'une perspective, d'un contexte – et c'est sans doute grâce à cela qu'on reconnaît un journaliste.
Dans son cinquième magazine de l'année, Recyclage Récupération a choisi de se mettre encore un peu plus au service de l'industrie du recyclage. À l'occasion de la publication de ses statistiques de 2014, Federec nous a fait confiance pour mettre en mots et en forme les données de la profession. Reflet d'une activité économique à la solidité toute relative, l'observatoire dépeint l'année 2014 comme « Une année de contrastes ». Il propose au lecteur une déclinaison de tous les matériaux traités par les industriels du secteur, y compris les déchets du BTP qui bénéficient depuis un an d'une branche syndicale à part entière chez Federec.
Convoités à l'échelle mondiale, les déchets ont besoin d'un cadre réglementaire et sécuritaire renforcé. Ce numéro en témoigne, avec la publication d'articles sur le trafic de DEEE ou la difficile mise en place de la filière VHU en outre-mer. On l'observe également en prenant le pouls de la prochaine convention du BIR, qui se déroulera à Prague à la fin du mois. « Le recyclage s'inscrit dans une dynamique », assure Alexandre Delacoux, directeur général du BIR, à condition que les recycleurs soient soutenus dans leurs activités, rappelle-t-il.
Car le risque de ne pas pouvoir entrer dans la boucle de l'économie circulaire existe bel et bien. À quelques semaines de la COP 21 organisée à Paris, le concept n'a jamais été aussi présent dans les esprits. Le salon WE ne manquera pas d'ailleurs de l'aborder à travers plusieurs ateliers, en insistant notamment sur l'économie des ressources et du carbone.
Le danger n'est pas écarté pour autant, car la conjoncture internationale défavorable impacte la profession plus rapidement que la mise en œuvre d'actions en faveur d'une circularité vertueuse.
Et certains recycleurs craignent de rester malgré tout enlisés dans un marché linéaire, dominé encore et toujours par le règne du sacro-saint prix.