Selon l'UNEP (Programme des Nations unies pour l'environnement), l'Europe n'a collecté et traité officiellement en 2012 que 3,3 millions de tonnes de DEEE sur un gisement estimé à plus de 9 millions de tonnes. Sept cent mille tonnes finissent dans nos poubelles, 2,2 millions de tonnes sont prises en charge par la filière ferraille, 200 000 tonnes sont exportées en vue de leur réemploi, 3,3 millions de tonnes sont collectées et traitées par les éco-organismes avec traçabilité et 3 millions de tonnes font l'objet d'incertitudes. Sur ce dernier flux, 1,7 million de tonnes seraient traitées en UE sans garantie, et 1,3 million de tonnes réparties entre DEEE et équipements usagés seraient concernées par ce commerce illégal. Au minimum, les instances européennes et Interpol estiment que ce trafic s'élève à plus de 400 000 tonnes de produits chaque année, composés de téléviseurs et d'appareils électroniques. Les motivations des responsables de ces commerces sont multiples : certains, en Europe, ne veulent pas s'occuper du traitement de ces produits, car ils sont trop chers à traiter au regard des revenus garantis. Ils préfèrent alors s'en débarrasser sous couvert d'un programme de réemploi dans des pays d'Afrique ou d'Asie. Là-bas, les motivations se résument à la récupération de métaux de base (cuivre, aluminium…), pour lesquels les pratiques d'extraction ne respectent ni la santé des personnes ni l'environnement. Lorsque l'on brûle ou l'on casse sans précaution certains appareils pour récupérer les métaux de base, des substances dangereuses, du type émissions gazeuses issues de résines, et des métaux lourds s'échappent, entraînant la perte nette des fractions infimes de métaux précieux (or, argent, terres rares), qui doivent être extraites au moyen de techniques très pointues. n