Ce sont 110 collectivités portant des projets de collecte sélective, et 160 candidates au tri de tous les emballages plastiques que vient de sélectionner Eco-Emballages, « en concertation avec les parties prenantes », indique Carlos De Los Llanos, directeur collecte, tri et recyclage de l'éco-organisme. Très attendue, cette annonce doit être suivie par le déblocage de 90 millions d'euros d'aides versées aux collectivités. Elle s'inscrit dans l'optique de faire progresser le recyclage des emballages ménagers, qui stagne à 67 %. Sur le volet de la collecte (40 millions d'euros), 239 projets se répartissent à parts égales entre le verre et les emballages légers, couvrant 20 millions d'habitants. « Les collectivités retenues correspondent à des zones de faible performance, en centres-ville ou en habitat collectif, par exemple en région parisienne, à Lyon, Bastia, ou en outre-mer », indique le responsable. Il s'agit notamment de développer les points d'apport volontaire là où leur densité paraît insuffisante, en particulier en Île-de-France. Selon l'éco-organisme, ce coup de pouce financier devrait entraîner ses premiers effets en 2018 avec une croissance de 6 kg/hab/an, soit au final, une collecte d'emballages supplémentaire de 132 000 t/an. L'extension du tri des plastiques doit toucher 11,6 millions d'habitants, en zones urbaines et rurales, en plus des 3,7 millions participant déjà aux expérimentations. En 2016, une trentaine de centres de tri existants vont effectuer des travaux de modernisation pour accueillir ces nouveaux flux, dont 16 projettent aussi d'engager le tri des petits métaux. Eco-Emballages prévoit de fournir une aide aux investissements de 20 millions d'euros au global. L'Ademe est, également, susceptible d'apporter des financements. S'ajoute un soutien de 800 euros à chaque tonne de films ou barquettes, triée et recyclée. Avec de tels soutiens, c'est un flux sous perfusion. « Le prix ne se formera que lorsqu'il y aura des tonnes et un marché », analyse Carlos De Los Llanos. D'où la nécessaire émergence de filières industrielles pour régénérer ces matériaux. Des acteurs se positionnent sur les films ou les poches souples, comme Barbier. Comptoir des plastiques de l'Ain pourrait traiter une part du gisement en PE et PP. Eco-Emballages travaille aussi sur des débouchés en CSR pour la fraction non recyclée.