Selon les derniers chiffres de l'étude PlasticEurope, on assiste sur le marché européen à une progression globale de la valorisation de 6,3 % (+5,7 % pour le recyclage et + 6,7 % pour la valorisation énergétique) et au contraire un net recul de 5,8 % de mise en décharge, soit un détournement de 7,9 millions de tonnes de déchets plastiques post-consommation. Pour un volume de déchets restés stable en 2014 (25,8 millions de tonnes), l'Europe a valorisé 69,2 % de ses flux dont 29,6 % recyclés. La mise en décharge concerne encore 39 % du gisement. En France, les chiffres n'affichent pas le même niveau, déplore-t-on chez PlasticsEurope. La mise en décharge ne baisse que de 1,7 % tandis que la valorisation n'augmente que de 1,7 %, cachant une stagnation décevante de la valorisation énergétique et un rebond de seulement 3,7 % dans le recyclage. Pourtant les performances françaises par comparaison ne sont pas si mauvaises avec le stockage de 36,4 % de ses déchets plastiques et une valorisation énergétique représentant 42,2 %. Mais au final, cela classe quand même le pays au 14e rang des pays européens. Un écart avec le peloton de tête (Allemagne, Norvège, Suède) qui pourrait d'ici à cinq ans se réduire grâce à quelques signaux politiques forts et des actions mises en oeuvre dès 2016.
Tout d'abord, l'extension des consignes de tri des emballages ménagers, généralisée à l'ensemble du territoire d'ici à 2022, entraînerait le recyclage de 300 000 t/an supplémentaires et la mise en place de capacités de production de 500 000 tonnes de CSR d'ici à 2020. Autre élément moteur pour booster le recyclage des emballages plastiques, le tri obligatoire à la source des emballages industriels et commerciaux, avec un projet de décret en préparation. Cela va sans doute permettre, espère le syndicat des entreprises des emballages plastiques et souples, Elipso, de regonfler les chiffres car de ce côté-là, aucun dispositif financier n'incite actuellement à la collecte séparée de ces produits. Catherine Moncel