Le Débat national sur la transition énergétique a accouché mi-juillet d'une « synthèse » qui doit être remise au gouvernement à l'occasion de la Conférence environnementale. Chiffrage des objectifs, scénario de transition, financement, il reste cependant du travail. « Un débat national ne remplace pas le gouvernement. Celui-ci fera ses choix », a assuré Philippe Martin, ministre de l'Écologie et de l'Énergie. Mais pour cela, il pourra s'appuyer sur les avancées réalisées au cours du débat. Trois tendances ont vu leur légitimité renforcée. D'abord, la réduction de la consommation d'énergie s'impose comme un passage obligé pour atteindre les objectifs climatiques de la France. Le cœur du débat ne s'est pas focalisé sur la sortie du nucléaire ou l'exploitation des gaz de schiste : il a porté sur le niveau d'ambition en termes d'économies d'énergie. Certains veulent viser une division par deux de la consommation à l'horizon 2050. D'autres, soucieux de l'impact de cette cible sur l'économie, se montrent moins ambitieux et préfèrent parier sur le captage-stockage de CO2 . Ensuite, « il n'y a pas eu de contestation sur l'idée de diversifier le mix de production », se réjouit Laurence Tubiana, la facilitatrice du débat. La France « n'en est plus à débattre de l'avenir du nucléaire. Elle est passée à l'idée d'avoir un modèle résilient, ce qui passe par deux voies : sobriété et efficacité énergétiques, diversification du mix. » Enfin, la question de la gouvernance ressort comme un point consensuel avec la décentralisation du mix. Et, plus généralement, la démocratisation de l'enjeu énergétique. Thierry Wahl, secrétaire général du débat, se dit « frappé » par l'envie d'appropriation des territoires et des citoyens. L'enjeu est maintenant d'apprendre à « faire le lien entre débat collectif et travail parlementaire », prévient Laurence Tubiana. C'est pourquoi le comité de pilotage a proposé la création d'un groupe de contact afin d'accompagner le cheminement législatif du futur projet de loi.