Quelque 7 000 arbres de plus dans les Vosges ! C'est la première étape du projet d'agroforesterie que mettent en place Pur Projet, un collectif d'entrepreneurs sociaux accompagnant les entreprises dans la préservation des écosystèmes dont dépend leur activité, et Agrivair, filiale de Nestlé Waters France en charge de la protection environnementale autour de la source Vittel. Avec un objectif : tester les bénéfices de l'association arbre-agriculture sur les parcelles de deux agriculteurs « zéro pesticides » volontaires. « Après avoir fédéré acteurs agricoles, politiques, industriels, collectivités territoriales et monde associatif autour d'une politique “zéro pesticide” sur les 10 000 hectares d'impluvium, ce partenariat est une nouvelle étape dans la mise en place d'une agriculture positive et la valorisation du territoire », se félicite Christophe Klotz, directeur d'Agrivair.
Sélectionnés selon la nature des sols et des services qu'ils rendront aux agriculteurs et à l'écosystème, 5 000 arbustes et arbres de haut jet précieux ont été plantés en avril sur près de 6 km de lignes et de haies. 2 000 autres l'ont été cet automne.
Avec ces plantations d'essences de bois précieux et de taillis, il s'agit pour Fabrice Felten, cultivateur de fourrage et de céréales, et Dominique Sautré, éleveur de vaches laitières en agriculture biologique, d'expérimenter une technique encore peu répandue en France malgré ces bénéfices pourtant nombreux. D'après les retours d'expérience, l'agroforesterie améliore la qualité des sols et les fertilise grâce aux amendements organiques qu'apportent les arbres, lutte contre l'érosion, accroît l'infiltration et la rétention d'eau au profit des cultures, augmente la biodiversité, préserve les réserves et la qualité de l'eau.
Et elle offre un complé-ment de revenu grâce à l'exploitation à terme du bois ou de ses sous-produits (bois énergie, bois raméal fragmenté). « Selon une étude de l'Inra, une parcelle de blé sur laquelle des arbres ont été plantés a sur le long terme de meilleurs rendements qu'une parcelle classique dont la productivité finit par diminuer », se réjouit Dominique Sautré. Et Jean-Marie Deshoux, cofondateur de Pur Projet d'ajouter : « Les agriculteurs profitent en plus d'une diversification de leurs revenus via la valorisation durable du bois et des ressources alimentaires locales. L'association arbres-haies et cultures génère dans certains cas entre 30 à 60 % de production et de revenus supplémentaires ».
Maximiser les services éco-systémiques de l'arbre offre donc des gains et avantages multiples tant pour l'agriculteur, les populations locales, l'industriel que pour l'environnement.