Protection de l’océan : l’Unesco étend ses programmes éducatifs

À l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC3), l’Unesco appelle les États à faire de l’éducation un levier central de la protection de l’océan. Des salles de classe aux jeux vidéo, l’organisme a dévoilé à Nice de nouvelles initiatives pour sensibiliser les jeunes à la sauvegarde des écosystèmes marins.

« Pour protéger l’océan, notre rapport à celui-ci doit changer et ce, dès l’éducation. l’Unesco accompagne une centaine de ses Etats membres pour intégrer l’océan et l’environnement dans les salles de classe et dans le quotidien des jeunes », déclare Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco. L’organisme a en effet fait de l’éducation à l’environnement une priorité, tant pour son intégration dans les programmes scolaires que dans la vie quotidienne des écoles. Il accompagne ses Etats membres – tels que l’Afrique du Sud, le Portugal ou la Corée du Sud – dans l’élaboration des contenus pédagogiques sur la protection de l’océan. Avec le soutien de l’Unesco, le Brésil est devenu cette année le premier pays à adopter un programme scolaire national, du primaire au secondaire, dédié à la culture océanique.

Présenté en 2022 à l’occasion du One Ocean Summit, le référentiel pédagogique de l’Unesco sur l’éducation à l’océan a permis l’intégration de près de 2400 écoles de 48 pays au réseau mondial d’écoles bleues. Il offre un cadre aux établissements scolaires qui souhaitent intégrer l’océan dans leurs enseignements, à travers des activités pratiques et des projets de terrain. Par ailleurs, l’Unesco a formé près de 350 000 jeunes et adultes aux enjeux de la protection de l’océan.

Jeux vidéo et sciences océaniques

L’Unesco a dévoilé Ocean Heroes, une nouvelle aventure du jeu vidéo Minecraft. Développé avec Minecraft Education et Voice of the Ocean Foundation, plus de 35 millions de joueurs pourront explorer à bord d’un navire de recherche des récifs coralliens, des forêts d’algues ou des mangroves, tout en affrontant des menaces réelles comme la pollution ou les espèces envahissantes.

Grâce à des missions ludiques, les jeunes acquièrent des connaissances pratiques sur les sciences océaniques, la biodiversité et les techniques de conservation. Le jeu propose ainsi des défis scientifiques concrets à résoudre, développe la pensée critique et renforce la compréhension de l’impact des activités humaines sur les écosystèmes marins.

Des partenariats et du financement

L’Unesco et le Groupe Prada ont annoncé le renouvellement de leur partenariat Sea Beyond, un programme éducatif mondial dédié à la diffusion des connaissances sur l’océan et sa préservation. Depuis 2019, ce programme a permis de former plus de 34 000 élèves dans 56 pays en 2024 ainsi que l’ouverture à Venise d’un centre d’éducation à l’océan.

Les deux organisations ont également annoncé la création d’un fonds pour financer des projets portés par des jeunes sur tous les continents, renforçant ainsi l’éducation et la culture océaniques au sein de leurs communautés. Avec une première contribution de €2 millions du Groupe Prada, ce fonds de l’Unesco s’ouvrira en 2026 à la participation de nouveaux partenaires.

L’Unesco a aussi fait de ses campagnes scientifiques des outils pédagogiques : son programme pilote sur l’ADN environnemental, qui a permis de cartographier 4 500 espèces marines dans 21 sites marins du patrimoine mondial, a impliqué pendant trois ans des scientifiques et des écoles locales lors des missions de prélèvement. Avec le soutien de la Fondation Minderoo, ce projet se poursuivra dans 25 nouveaux espaces marins protégés par l’Unesco.