Presque une évidence. « Le photovoltaïque aura un impact sur le mix énergétique. Puisque sa technologie et ses coûts le rendront incontournable, la question est de savoir si la France préfère subir son développement ou l'organiser », a souligné le 7 novembre Arnaud Mine, président de la branche photovoltaïque du syndicat des énergies renouvelables. Il s'exprimait lors d'un colloque sur l'autoconsommation organisé au Sénat par l'Institut national de l'énergie solaire (Ines). L'incitation à l'autoconsommation est en effet une piste envisagée pour faire évoluer le cadre réglementaire du photovoltaïque. Ce colloque a rassemblé les parties prenantes pour avancer sur la définition des modalités techniques et économiques. « Ce sujet sera certainement débattu à l'occasion de la loi sur la transition énergétique. Soyez vigilant, gardez en tête tous ses volets : financier, administratif, politique, etc. », a préconisé le sénateur Ladislas Poniatowski, coprésident du groupe d'études de l'énergie du Sénat. Les parlementaires seront ainsi très attentifs à la compatibilité entre autoconsommation et péréquation tarifaire, cette spécificité française qui assure un prix uniforme de l'électricité sur tout le territoire. Autre point sensible, l'impact sur la gestion du réseau de distribution. « En l'absence d'une structure tarifaire adaptée, l'autoconsommation n'aura pas d'effet positif sur le réseau et ne baissera donc pas les coûts pour le gestionnaire », a prévenu Pierre Mallet, directeur innovation d'ERDF. En conséquence, les frais qui ne seront plus facturés aux « autoconsommateurs » seront répercutés sur les « non-autocon-sommateurs ». Pour l'éviter, et s'assurer que tous les usagers supportent les coûts qu'ils occasionnent, ERDF propose une astuce de calcul : augmenter la part liée à la puissance souscrite dans les tarifs de l'électricité, tout en baissant celle liée à l'énergie acheminée. Plus généralement, l'enjeu est de trouver un compromis entre les intérêts de l'usager et ceux du système électrique dans son ensemble. Et pour cela, d'identifier à quelle échelle inciter à l'autoconsommation. Au niveau du consommateur ? Au niveau du quartier ?