C'est un projet de chauffage urbain exemplaire qui voit le jour dans deux nouveaux quartiers de Strasbourg. Conçu par EBM Thermique, il exploite de manière optimale les ressources du territoire. L'eau, pompée dans la nappe phréatique, à 10-12 °C, bénéficie d'une première montée en température par l'entreprise Octapharma, qui en extrait le froid pour son process, et rejette l'eau à 20 °C dans le réseau. Commence alors la seconde phase, qui vise à doubler à nouveau la température. Pour cela, trois pompes à chaleur géothermiques, d'une puissance unitaire de 700 kW vont s'activer. La température atteint ainsi 40 à 45 °C et suffit à chauffer les appartements, équipés de planchers chauffants à basse température. Avantage du dispositif, le réseau est également utilisé pour le rafraîchissement (geocooling) des logements en été à partir de la nappe. Pour l'eau chaude sanitaire, la biomasse prend la relève, avec deux chaudières d'un rendement de 85 %. La première, d'une puissance de 1,2 MW sera alimentée par 1 000 tonnes de rafles de maïs. La seconde déploiera 2,5 MW à partir de 3 000 tonnes de plaquettes forestières. L'eau atteint ainsi une température maximale de 70 °C, et transite par un second réseau de chaleur distinct. Enfin, la chaleur résiduelle de l'eau de retour de ce réseau de chaleur est utilisée dans le condenseur des fumées d'une des chaudières. Pas moins de 900 kW sont ainsi récupérés sur les fumées, et réinjectés dans le réseau de chauffage. « Ainsi, à certaines périodes de l'année, nous n'aurons pas besoin des pompes à chaleur géothermiques », souligne Hervé Lamorlette, directeur général d'EBM Thermique. Résultat : le chauffage est assuré à une température inférieure de 50 degrés à un réseau de chaleur urbain traditionnel, avec un rendement global de plus de 90 %, et en divisant par deux les pertes d'énergie de distribution. Le tout sans introduire de technologie prototype.