L'ADN environnemental, ou ADNe, pourrait bien simplifier les inventaires de biodiversité. La société Spygen, issue du laboratoire d'écologie alpine (Leca), propose d'identifier les espèces présentes dans un milieu à partir de l'ADN qu'elles y laissent, comme les cadavres, les excréments, etc. Des échantillons d'eau sont collectés dans une mare et soumis à des techniques d'amplification et/ou de séquençage de l'ADN. « On peut cibler particulièrement la présence d'espèces rares ou bien des espèces invasives de manière précoce. Cela pourrait aussi servir d'outil de veille à grande échelle afin de limiter les coûts d'inventaire », propose Tony Dejean, président de Spygen. Il estime ainsi le coût d'inventaire par ADNe 10 fois plus faible qu'une pêche électrique classique. Spygen a travaillé sur l'inventaire de la grenouille taureau dans le Sud-Ouest, une espèce invasive, ou dans les marais camarguais sur la Cistude d'Europe, une tortue menacée de disparition. À partir de 2014, Spygen fera des prélèvements en continu grâce à un bateau télécommandé : l'échantillon sera alors plus représentatif du milieu. La société travaille aussi en partenariat avec l'Irstea pour fiabiliser l'outil sur les cours d'eau ou les grands milieux (lacs, barrages).