Tout va bien pour l'instant, mais prudence… En ouverture de la 9e rencontre nationale des réseaux de chaleur, organisée le 10 décembre par l'association Amorce, un bilan a été dressé sur un outil phare de la politique énergétique française : le fonds chaleur. « Lors de la Conférence environnementale, le président de la République a annoncé une remise à plat des dispositifs de soutien aux renouvelables. Cela a provoqué un certain émoi, rappelle Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce. Pour la chaleur, cette remise à plat ne semble pas nécessaire tant tous les voyants sont au vert. » Et les chiffres le confirment. L'enveloppe prévue sur cinq ans pour le Fonds chaleur était de 1,2 milliard d'euros. « Nous allons atteindre 1,13 milliard d'aides à la fin 2013. Alors qu'il existait 3 200 kilomètres de réseaux de chaleur au démarrage, nous aurons soutenu la création d'environ 1 000 kilomètres. Toutes les régions sont concernées », se félicite Michel Cairey-Remon-nay, coordinateur national du Fonds chaleur pour l'Ademe. Du côté des sources de production, détaille-t-il, la biomasse « a grosso modo atteint son objectif ». Il a été dépassé d'un facteur 2 pour les déchets et le biogaz. En revanche, pour la géothermie et le solaire thermique, seule la moitié de l'objectif a été atteinte. « La montée en puissance est conforme aux ambitions du Grenelle, mais il serait intéressant de savoir si la filière gagne pour autant des parts de marché par rapport aux sources conventionnelles de chauffage », a nuancé Nicolas Garnier. Le dispositif du Fonds chaleur et son budget devraient rester stables en 2014. « Il y a des crédits et nous n'allons pas changer les règles du jeu », a rassuré Michel Cairey-Remonnay. Mais pour la suite ? La profession peut croiser les doigts. « Espérons que la loi sur la transition énergétique conforte le Fonds chaleur, glisse le représentant de l'Ademe. Quoi qu'il arrive, un mécanisme de soutien sera nécessaire pour atteindre les objectifs européens à l'horizon 2020, qui sont contraignants ».