Le marché des onduleurs pâtit-il de la morosité du secteur photovoltaïque ?
Pour SolarMax, l'année 2013 a été marquée par un développement à l'international. Nous avons mis en place une structure commerciale au Chili en février et rapidement décroché une commande de 1 MW pour des centres commerciaux. Aux États-Unis, nous avons créé une filiale cet été et déjà installé des équipements. En Europe, en revanche, nous avons subi l'impact de la taxation des panneaux solaires chinois. Ce débat a créé une situation d'attentisme qui a perturbé le marché, avec de nombreux projets photovoltaïques annulés ou décalés. Cela dit, la situation est hétérogène d'un pays à l'autre. L'Angleterre est un marché très dynamique. Après une commande de 35 MW, aujourd'hui livrée, en décembre 2012, nous venons d'en décrocher une de 50 MW. La Suisse, qui était devenue marginale dans l'activité de SolarMax, redevient significative depuis que le pays ne raisonne plus en mégawatts, mais en volume financier. À montant égal, la baisse des coûts unitaires se traduit par une hausse du nombre d'équipements vendus. En Allemagne, le marché a évolué. La part des grandes installations a baissé et les experts prédisent la prochaine prédominance des projets dans le résidentiel ou de taille moyenne.
Qu'en est-il de la France ?
Le marché y est plus équilibré entre les différents segments, mais reste complexe avec insuffisamment de visibilité et, dans le cas des appels d'offres, des cycles de projets trop long. Le processus semble tout de même fonctionner. La situation pourrait être pire. Seule certitude, le prix est devenu le critère central des projets. Alors, pour nos équipes de conception, la baisse des coûts est devenue un passage obligé. Entre les appels d'offres et la baisse trimestrielle des tarifs d'achat, l'effort demandé aux fabricants est sans commune mesure avec ce que peuvent connaître d'autres industries.
La profession évoque une évolution vers l'autoconsommation…
La France en parle beaucoup, oui. Mais le cadre juridique n'est pas encore défini. L'autoconsommation de l'électricité est certainement la voie d'avenir pour le photovoltaïque, à condition de ne pas y aller de façon trop abrupte. L'industrie doit avoir le temps de s'adapter. Il y aura encore besoin durant un certain temps d'un soutien par les tarifs d'achat.
Vous préparez-vous, tout de même, à cette évolution annoncée comme inéluctable ?
Oui, évidemment. SolarMax vient de lancer la commercialisation d'un nouvel onduleur pour le résidentiel : la « série P », une gamme monophasée de 2 à 5 kW avec refroidissement passif. C'est un produit « plug & play » : il suffit de le connecter à Internet pour visualiser ses données de fonctionnement grâce à notre nouveau logiciel Maxview. L'appareil va aussi dialoguer avec des appareils situés à proximité, comme les chauffe-eau, pour optimiser le pilotage de l'autoconsommation. Ce produit, modulaire et évolutif, pourra accueillir un régulateur de batterie que nous commercialiserons courant 2014. Plus généralement, nous étofferons nos diverses gammes l'an prochain. La gamme triphasée pour les projets de taille moyenne, comme les centres commerciaux, allait de 9 à 15 kW jusqu'à présent. Elle sera complétée par un onduleur de 6 kW en janvier, puis un second de 30 kW en milieu d'année. Pour les grandes installations, enfin, nous proposions des blocs de 330 à 360 kW. Nous passerons à 500-600 kW.