Quelques mois après le limogeage de son président historique Didier Pineau, remplacé par Jean-Éric Petit à la direction générale, Europlasma entre dans une phase extrêmement critique. La société est financièrement menacée par les difficultés techniques et opérationnelles rencontrées sur son chantier d'usine de production d'électricité à partir de biomasse de Morcenx dans les Landes, notamment sur le gazéifieur. Pour y remédier, elle doit trouver 3,8 millions d'euros afin de respecter la date de livraison technique de l'unité, prévue le 28 février prochain, avant une livraison définitive en septembre. Premier actionnaire de la société, le fonds d'investissement Crédit Suisse Europlasma s'est engagé à apporter 2,2 millions d'euros, via des conversions de créances. Mais l'entreprise doit absolument convaincre d'autres actionnaires de remettre au pot pour boucler sa levée de fonds. Sans ce soutien, Europlasma devra trouver d'autres solutions de financement plus radicales qui, à terme, menaceraient l'intégrité de sa structure actuelle. La vente partielle d'Inertam, société de neutralisation de déchets dangereux par torche à plasma, son cœur d'activité, n'est ainsi pas exclue en cas d'échec de la levée de fonds. Le capital de la filiale qui porte le développement de la centrale de Morcenx pourrait également être ouvert à de nouveaux actionnaires, indique la société.
Quoi qu'il advienne, même si l'augmentation de capital en cours aboutit, Europlasma devra récolter de nouveaux fonds pour assurer son exploitation à moyen terme, avant que la centrale ne commence réellement à produire de l'électricité. La vente en fin d'année dernière (pour un montant de 3,5 millions d'euros) de sa part majoritaire au capital d'Europe Environnement, sa filiale de traitement de l'air, n'a pas suffi à restaurer le bilan. Une émission d'obligations convertibles pour un montant de 2,5 millions d'euros est à l'étude. Des contacts ont été noués avec des investisseurs potentiels. La course contre la montre est lancée.