Le projet Boreal vise à développer d'ici à quatre ans un outil de sécurisation des ouvrages hydrauliques par bio-calcification. En effet, ces digues sont soumises à des phénomènes d'érosion interne. De plus, sous l'effet des ondes sismiques, les sols sablonneux qui les supportent peuvent se comporter comme un liquide et générer un effondrement. Pour les renforcer, les procédés actuels, lourds à mettre en œuvre et coûteux, consistent en l'injection de ciment dans l'ouvrage et le sol. « Cela peut également rendre l'ouvrage en partie imperméable et ainsi dévier les écoulements d'eau », détaille Annette Esnault-Filet en charge du projet chez Soletanche Bachy. La société a donc développé le procédé Biocalcis. « Nous injectons dans les zones de faiblesse des bactéries Sporosarcina pasteurii, présentes naturellement, qui, en présence d'urée, synthétisent par réaction enzymatique des ponts de calcite (photo) entre les particules du sol », explique Annette Esnault-Filet. L'ouvrage est donc consolidé à faible coût sans perdre ses caractéristiques de porosité. « Avec Boreal, il s'agit d'adapter la technique aux ouvrages hydrauliques dans lequel l'eau circule », complète Patrick Pinettes, président de GeophyConsult, bureau d'études partenaire du projet. Boreal réunit aussi EDF, la Compagnie nationale du Rhône, des laboratoires de recherche (LTHE, 3SR et l'université d'Angers) et Enoveo. « Cela permettra de structurer une filière française d'excellence pour la sûreté des ouvrages hydrauliques », ajoute Patrick Pinettes. Le projet de 4,6 millions d'euros a été retenu par le 16e appel à projet du FUI.