Comment se positionne Diffuselec sur le marché de l'énergie ?
J'ai créé Diffuselec en 1978 et détiens encore 100 % du capital. À l'origine, l'entreprise distribuait simplement du matériel électrique. Désormais, elle en conçoit et en fabrique. Nous nous positionnons sur trois axes. Les équipements comme les transformateurs, mais aussi les leds et des systèmes hybrides incluant des capteurs solaires et de petites éoliennes. Aujourd'hui, près de 80 % de notre chiffre d'affaires est réalisé à l'export. Diffuselec est ainsi présent dans 14 pays et vise la cinquantaine dans les deux ans. À chaque fois, notre modèle est d'installer sur place des usines de montage. Nous avons ainsi noué des partenariats au Cameroun, au Gabon, au Sénégal, au Mali, au Brésil…
Et la France ?
Le marché français de la led commence à se développer, mais le démarrage a été lent. Cela fait cinq ans que nous proposons des produits. Les architectes et promoteurs immobiliers s'y intéressent seulement depuis une petite année. Nous avons donc dû commencer par nous développer à l'international. Sur les 163 personnes que comptent la société, 45 sont basés près de Lyon. Nous démarrons aussi la construction d'une usine à Chaneins, dans l'Ain. Elle va nous permettre de nous développer sur le territoire national. Pour ce site, qui représente un investissement de 3 millions d'euros, Diffuselec va recruter près de 80 personnes. L'objectif est d'être opérationnel à la fin de l'année. Nous n'allons pas fabriquer les leds en elles-mêmes. Nous avons pour cela des fournisseurs avec qui nous développons nos propres solutions. Notre savoir-faire tient plutôt dans le design et l'électronique qui accompagne les leds. Diffuselec vient d'ailleurs d'obtenir le soutien du Commissariat général à l'investissement. Il va nous financer à hauteur de 2,6 millions d'euros pour développer des solutions d'éclairage intelligent.
Dans ces conditions, pourquoi rechercher de nouveaux fonds ?
Notre carnet de commandes était de 5,6 millions d'euros en 2009 et depuis, année après année, il n'a cessé de croître. Il est de 23 millions d'euros pour 2014 et devrait encore grimper à 39 millions en 2015, puis près de 50 millions en 2016. Pour une PME, il n'est pas évident de se développer si vite sur fonds propres et les banques peinent à suivre. Nous souhaitons entrer en Bourse pour financer la nouvelle usine, la R & D et surtout embaucher afin qu'une équipe m'assiste pour gérer le développement à l'international. Pour tout cela, nous avons besoin de 5 millions d'euros. Je suis prêt à ouvrir sans problème jusqu'à 30 % du capital de l'entreprise. L'idéal est que cela aille vite. À ce jour, je suis dans l'incapacité de répondre à toutes les commandes. Nous visons donc une ouverture du capital dans la deuxième quinzaine de février.