Antoine Frérot veut tourner la page de la réorganisation et du désendettement. Le président de Veolia Environnement espère remettre son groupe sur la voie du développement, maintenant qu'il est débarrassé du dossier Dalkia et des relations tempétueuses entretenues avec le P-DG d'EDF, Henri Proglio. Un développement dont une large part proviendra de l'activité recyclage, au sens large. Les débouchés promis par l'économie circulaire ont été estimés à plus de 10 milliards d'euros dans le monde en 2020 par les équipes de Veolia. Ils sont portés par une augmentation des besoins en ressources (+ 65 % en vingt-cinq ans) et, dans le même temps, par la volatilité extrême du prix des matières premières. Plusieurs projets doivent servir de vitrine au groupe, comme la valorisation des plastiques rigides (Triade Électronique à Angers) ou la production d'énergie à partir d'eaux usées (Gera en Allemagne). Autres secteurs visés, et dont les marchés se comptent également en dizaines de milliards d'euros : le recyclage de matière dangereuses, le démantèlement d'infrastructures industriels, notamment nucléaires, ou les services aux industries agroalimentaires, polluantes et gourmandes en eaux. Cette stratégie de déploiement doit permettre à Veolia de dégager la moitié de ses revenus auprès d'industriels en 2018 et non plus essentiellement, comme aujourd'hui, auprès de collectivités locales.
Pour parvenir à atteindre son objectif, Veolia s'appuiera sur la nouvelle organisation par pays mise en place l'an dernier. Elle regroupe désormais autour d'une entité unique les trois métiers du groupe (eau, déchets et énergie) afin de faciliter les synergies. Antoine Frérot reconnaît toutefois que la transformation des métiers de Veolia demandera des années. Mais elle est, selon lui, la seule voie possible pour améliorer les résultats du groupe, qui subit actuellement une forte pression, notamment en France dans la distribution d'eau. Une activité soumise à un plan de réduction des effectifs.