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Veolia Eau France prépare un plan de transformation de l'entreprise

PUBLIÉ LE 8 MARS 2017
LA RÉDACTION
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Antoine Frérot, le PDG  de Veolia a annoncé un nouveau plan d'économies sur l'ensemble du groupe sur trois ans. Quelles conséquences pour Veolia Eau ?Antoine Frérot a pris la décision d’accroître les efforts d’économies de 600 à 800 millions d'euros dont 250 millions dès 2017 pour l'ensemble du groupe. Pour Veolia Eau, le plan de départs volontaires acté se déroule selon le calendrier prévu : 589 suppressions de postes et 160 créations d’ici au 30 juin 2017. Pour la suite, rien n'est encore détaillé. Antoine Frérot m’a demandé de travailler sur un plan de transformation et de relance de Veolia Eau France. Depuis mon arrivée en décembre dernier, j’ai rencontré et écouté les équipes de nos 23 centres régionaux. Une boîte à idées lancée auprès de nos 13 000 collaborateurs a recueilli 1700 idées très consistantes que nous sommes en train d'analyser. Cette dynamique de propositions me rend très confiant pour la suite. Mon plan de relance devrait être calé courant mai.L'eau ne représente que 28 % des projets identifiés fin 2016 derrière les déchets et l'énergie. L'eau est-elle devenue un secteur difficile ?Veolia a beaucoup de projets sur l'eau à l'étranger et a remporté de très beaux contrats encore récemment en Arménie et au Sri Lanka. En France, le marché de l'eau municipal  a connu de vraies transformations avec une forte pression sur les marges et des passages en régie. Le concept de délégation même s’il a besoin d’être modernisé reste une très bonne solution. La régie en est une autre mais n'est pas la panacée. Les collectivités locales veulent toujours plus de transparence, d’efficacité et de qualité. Je ne suis pas persuadé que la régie réponde mieux à ces exigences que la délégation à un opérateur privé. Mais la concurrence est très saine. Veolia Eau détient aujourd'hui 34 % des parts de marché en France sur les délégations. L'eau représente la moitié du chiffre d'affaires du groupe et va rester un métier incontournable.Face à cette crise du marché municipal, Antoine Frérot a dit qu'il tablait sur les nouveaux services digitaux et les contrats de performance. Comment cela se concrétise-t-il ?Antoine Frérot a raison mais je pense qu'il utilise le mot crise au sens chinois car en Chine le même mot signifie crise et opportunité. La logique du contrat de performance est de s’engager sur des résultats auprès des clients publics et privés et d'en partager les résultats. Pour y parvenir, nous cherchons à nous moderniser à travers la digitalisation.  Les services digitaux sont non seulement de très importants leviers de croissance mais aussi des outils d’optimisation de nos méthodes de travail et de la performance de nos installations. Notre transformation digitale passe déjà par les objets connectés. Nous en avons déjà déployé près de 3 millions en France très essentiellement sur l’eau (réseaux, compteurs, sondes…) Ces services sont un élément décisif de nos contrat de performance car ils permettent de renseigner de nombreux indicateurs, et de développer une interactivité avec les clients de nos clients que sont les consommateurs. Ensuite, applis et algorithmes nous permettent d'utiliser la masse de données que nous recueillons et de trouver les aiguilles de valeur dans les bottes de data. Enfin, nous déployons des centres d’hypervision, des centres de pilotage opérationnels des réseaux. Ils remplissent un double rôle, de reporting en temps réel auprès des clients et d'aide au pilotage opérationnel pour nos équipes en interne.Est-ce que la création de Nova Veolia est aussi une réponse ? Quels liens existent-ils entre Veolia et ces jeunes pousses ?Nova Veolia est une holding contrôlé à 100 % par Veolia. Elle a été créée pour abriter des sociétés d’expertise qui nous aident, en mode agile et ouvert, à développer des services utiles à la modernisation de Veolia et à proposer des services complémentaires à nos clients. Toutes ces jeunes pousses sont filiales de Nova Veolia à hauteur de 95 à100 % de leur capital. Le modèle global est très clair. Nous voulons moderniser notre métier en le digitalisant là où cela a du sens. Ces projets sont développés en interne ou pas, par des petites équipes issues ou non de Veolia. Ainsi Majikan a développé un nouvel outil d'ordonnancement et de planification du travail des équipes mobiles. Et nous avons passé un contrat de service avec Majikan pour l'utiliser chez nous. Mais cela n'empêche pas Majikan de rechercher d'autres clients. Fluksaqua a eu l'idée de créer un forum collaboratif pour tous les professionnels de l’eau. Ce forum s'avère très utile pour nos techniciens. Et Veolia Eau est client de Fluksaqua pour son application payante de recherche de fuites.L'externalisation de nombreuses fonctions est une source de réduction des coûts mais n'est-elle pas aussi un risque de dérapage comme l'illustre l'affaire Olkipay ?Olkypay était un sous-traitant d'une de nos sociétés d'expertise Pay Boost. Cette affaire est très spécifique du fait de la gravité des comportements des dirigeants d’Olkipay. En fait, on externalise très peu, en particulier des travaux de voirie et de génie civil, des métiers qui ne sont pas les nôtres. On s'est mis à sous-traiter une  partie des flux de recouvrement des factures à Pay Boost et une partie des flux d’ordonnancement à Majikan mais pour des volumes globalement limités.Quelle stratégie allez-vous adopter sur le lentillage ?La loi Brottes qui interdit les coupures d’eau dans les résidences principales a eu  pour conséquence une hausse significative des impayés. Le taux moyen de 0,6 à 0,7 % est passé à environ 2 % en France. La loi Brottes n’abordait pas clairement la question du lentillage (réduction de débit). Néanmoins, sur ce point, nous avons été particulièrement attentifs aux dernières décisions de justice. C'est pourquoi, nous avons décidé très récemment de ne plus procéder aux lentillages et d’en donner la consigne aux équipes opérationnelles.Le développement du marché industriel sur l'eau devient-il une priorité ?  Nous souhaitons développer la clientèle industrielle. C'est un développement important pour nous. Aujourd'hui, nous réalisons 50 millions de chiffre d'affaires sur l’industrie sur un total de 2,8 milliards. Et nous allons plus que doubler ce chiffre dans les années qui viennent.Quels sont les grands axes du plan que vous allez annoncer en mai ?Je vois trois axes principaux. D'abord développer ce que j'appelle le glocal c'est-à-dire renforcer l'ancrage territorial tout en tirant parti des forces d'un grand groupe comme Veolia. Ensuite, se moderniser, se digitaliser à tous les étages pour gagner en efficacité et en rapidité. Enfin, se remettre dans une dynamique de relance et de conquête.Propos recueillis par Dominique Bomstein
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