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EAU

Les industriels y vont au compte-gouttes

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2007
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Du côté des concepteurs d'équipements de récupération, on s'intéresse de près au marché des professionnels. « Leurs projets sont bien adaptés à l'utilisation de la pluie. Ils possèdent de grandes surfaces de toiture, donc une capacité importante de récupération, avec en face une grosse consommation d'eau », résume Willy Rohdmann, directeur associé de la société Skywater. « De tous nos clients, celui qui a rentabilisé le plus rapidement son installation, c'est l'industriel Economos, ex-Aqua Coup, spécialisé dans la découpe de matériaux par jet d'eau. En deux ans, c'était amorti », confirme Thierry Mathon, P-DG d'Eaux de France en référence à une cuve de 40 m3 (30 000 euros) installée à Dunkerque. Et comme le précise Véronique Perny, à la communication d'Aquae, la future taxe sur les eaux pluviales qui concernera les bâtiments possédant une toiture imperméabilisée de plus de 600 m2 est également un élément motivant. « Les modalités d'application devraient se préciser en 2008, mais les professionnels se sentent déjà visés. » Dans ce contexte accentué par les sécheresses estivales successives, ceux qui franchissent le pas aujourd'hui notamment dans la grande distribution affichent avant tout l'envie d'agir pour le développement durable et tant mieux si les économies suivent. Des économies à la clé Au Super U de Thouars (79), le gérant, Jacky Barriet, qui a déjà investi dans le solaire, vient de consacrer près de 60 000 euros pour équiper son nouveau magasin d'une cuve de 150 m3. Il espère ainsi récupérer 3 000 m3 d'eau par an pour alimenter la station de lavage automobile, l'arrosage des espaces verts et les sanitaires. Dans le Nord, deux restaurants McDonald's ont opté en octobre 2006 pour une récupération destinée à alimenter les sanitaires. Et si la direction ne pousse pas encore au déploiement de la pratique, c'est dans l'attente d'une réglementation claire. « Nous pourrions alors envisager une mise en place plus systématique sur les ouvertures prochaines », affirme Delphine Smagghe, manager développement durable chez McDonald's. « Avant, nos machines consommaient près de 10 500 euros par mois d'eau de ville. Grâce à la récupération, notre facture s'est réduite à 450 euros par an. Sur un marché tendu comme le nôtre, c'est une réduction de charges inestimable. En outre, l'eau de pluie est beaucoup moins calcaire et agressive qu'une eau potable, avec des effets bénéfiques sur la maintenance des outils de coupe », explique Mickaël Tremelet, responsable d'Economos à Dunkerque. Les agriculteurs s'y mettent Très dépendants de la ressource en eau, les exploitants agricoles ont également un intérêt stratégique à diversifier leurs apports. Les plus gros utilisateurs restent ceux qui irriguent à peu de frais à grand renfort de retenues. Pour assurer l'autonomie des apports en eau des traitements phytosanitaires et laver leur matériel de vendange, les producteurs de champagne s'y mettent aussi. « Après le traitement des effluents issus des aires de lavage des pulvérisateurs, la récupération d'eau de pluie devrait logiquement s'imposer dans nos métiers, analyse Christelle Rinville, directrice du Champagne Laurent Perrier dont les premiers investissements en 2006 (cuve de 12 m3) ont déjà permis d'économiser 230 euros par an sur la facture d'eau. La société projette d'ailleurs d'équiper la totalité de ses sites d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant aux industriels, ils se sentent peu concernés. « La gestion de l'eau est déjà optimisée chez la majorité d'entre eux. Quand il n'y a pas de problèmes de ressources, pourquoi investir ? » observe Georges Pauthe, à la direction industries de l'agence de l'eau Seine-Normandie. Sur les installations classées, le traitement des eaux pluviales peut être obligatoire avant rejet au milieu naturel au même titre que celui des effluents ; mais leur recyclage est loin d'aller de paire. Le cas de Comurhex Malvési (11) en est un exemple puisque cette filiale d'Areva, obligée d'installer en 2007 un traitement des eaux de pluie par osmose inverse de 2 millions d'euros après une pollution accidentelle, n'a pas cherché à utiliser cette eau. « Pas de besoin », nous dit-on. À la tête de grandes surfaces imperméabilisées, les aéroports français doivent également gérer d'importants flux pluviaux, mais là encore le recyclage reste rare. À Orly, Aéroports de Paris (ADP) a conçu dès 1996 sa station de traitement des eaux de pluie (capacité de 4 à 6 Mm3/an) pour qu'un flux de 70 000 m3/an alimente la centrale de refroidissement et les bâches d'incendie de l'aéroport. Aujourd'hui, le nettoyage des aires de stationnement des avions est à l'étude. En revanche, à Roissy, qui retient et traite 1,5 Mm3 d'eau de pluie, la réutilisation est absente de la filière. « Les bassins de stockage sont trop éloignés des sites industriels consommateurs d'eau », souligne-t-on chez ADP, qui évoque pourtant en réflexion une utilisation dans la centrale frigo électrique. Et si l'aéroport de Toulouse-Blagnac a prévu une petite part de réutilisation dans son futur traitement du pluvial (500 m3 sur les 700 000 m3/an entrants) pour l'arrosage et le nettoyage des voiries, l'aéroport de Strasbourg a renoncé après une étude de faisabilité économique peu concluante.


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