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EAU

Les collectivités font la pluie et le beau temps

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2007
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Qu'elle concerne leur patrimoine, leurs administrés ou leurs projets d'aménagement, les collectivités n'ont que l'embarras du choix pour mettre en oeuvre la récupération des eaux pluviales en aval des toitures. Pionnière en la matière, la ville de Lorient s'est lancée dès 1996 dans une politique vertueuse d'économie d'eau. Fin 2005, elle avait déjà encouragé financièrement les particuliers à installer plus de 5 000 cuves destinées à des usages extérieurs et poursuit toujours l'opération. La ville, qui projette d'ici à 2010 la construction d'un écoquartier de 12 ha sur le site du Péristyle, envisage également d'y généraliser la récupération des eaux de toiture si la Ddass l'y autorise. « En tant que maître d'ouvrage, nous attacherons beaucoup d'importance au respect du cahier des charges environnemental. Il faudra sûrement passer par des réglementations plutôt que par de simples préconisations. C'est important quand on veut mettre en place dès la conception des systèmes de double réseau à l'intérieur des bâtiments », explique Jean-Paul Aucher, adjoint au maire chargé de l'environnement et de l'assainissement. Un point sur lequel insiste Madeleine Noeuvéglise, chargée de mission à l'Arene Ile-de-France, qui a publié en avril dernier avec le CSTB le premier guide de recommandations aux maîtres d'ouvrage en s'appuyant sur les retours d'expérience de sept projets français. « Ce qui ressort, c'est qu'une programmation tardive pénalise forcément les installations par manque d'optimisation. Les collectivités qui projettent des usages intérieurs auraient intérêt à transmettre leurs dossiers aux Ddass bien avant la conception pour pouvoir intégrer les prescriptions qui leur seront faites. En outre, il faudrait presque ajouter un volet de préprogrammation. Car l'utilisation de l'eau de pluie ne doit pas être l'option unique en matière de gestion du pluvial au détriment des techniques d'infiltration dans le sol. » À Lorient, la réflexion sur la future ZAC est déjà bien avancée. « Chaque bâtiment, tertiaire ou habitation, sera équipé de cuves de récupération. Mais nous intégrerons également au paysage des éléments d'infiltration (noues, toitures végétalisées) », précise l'élu breton. Un élément de gestion du pluvial Pour soulager les réseaux, les règlements d'assainissement ou les plans locaux d'urbanisme (PLU) imposent de plus en plus fréquemment une gestion du pluvial à la parcelle, par rétention suivie d'infiltration dans le sol ou d'une réinjection à débit limité dans le réseau. Une stratégie que la Seine-Saint-Denis (93) tente de faire passer auprès des aménageurs. « Nous préconisons avant tout les pratiques de rétention. La récupération qui vient souvent se greffer sur cet usage est potentiellement intéressante mais n'évitera pas les inondations », souligne André Baraglioli, de la direction eau et assainissement du conseil général. « Il est très difficile de contrôler l'usage que font les particuliers de ces petits stockages et d'assurer qu'ils ont un impact positif sur les inondations », rapporte à ce sujet Didier Lahalle, de la direction technique assainissement chez Lyonnaise des eaux, en référence à une étude menée pour la ville de Colombes (92). Pour éviter de construire des bassins d'orage, celle-ci avait sollicité, fin 2006, la Lyonnaise des eaux et le cabinet Safege pour évaluer l'intérêt du stockage individuel à grande échelle. « La simulation n'a pas été probante, ni économiquement avec un temps de retour sur investissement de sept à quinze ans, ni techniquement du fait de la gestion des cuves. » Ingénieur d'études chez Sepia Conseils, cabinet conseil spécialisé en hydrologie urbaine, Christelle Sénéchal insiste sur l'importance du bon dimensionnement des ouvrages. « Un stockage pour une utilisation régulière des eaux pluviales limite le volume disponible pour la rétention. Lorsqu'une pluie d'orage arrive, il y a alors un risque que la cuve soit pleine avant d'avoir pu absorber les flux susceptibles d'inonder. Il faut donc avoir intégré ces contraintes dès la conception des ouvrages. » « D'où l'intérêt des cuves à double fonction de rétention et de récupération qui sortent actuellement sur le marché », souligne Bernard de Gouvello, du CSTB. Dans le sillage de la HQE Angers a ainsi choisi pour son futur groupe scolaire haute qualité environnementale (HQE), livré en mai 2008, un système de deux cuves communicantes d'Aquae (120 m3 et 30 m3) conjuguant rétention et récupération. La Région Poitou-Charentes parle déjà de son futur lycée Kyoto à Poitiers, établissement HQE qui ouvrira en 2009, équipé d'une récupération totale. « Il y a dix ans, les premières expérimentations ont toutes été lancées dans le cadre de la HQE. La récupération est dès lors apparue aux aménageurs comme l'une des pratiques les mieux identifiables en termes de gestion de l'eau », observe Madeleine Noeuvéglise. C'est le cas du collège Sonia Delaunay construit dès 2002 à Grigny (91). Après quelques soucis liés au rodage des équipes d'entretien et à la coloration des eaux de pluie pour les sanitaires, l'installation tourne aujourd'hui. « Nous avons même récupéré trop d'eau, ce qui nous pousse à faire un peu d'arrosage », raconte Yann Raguenes, au service eau du conseil général de l'Essonne. Dans les expérimentations suivies par l'Arene et le CSTB, d'autres projets ont connu quelques déconvenues. Les logements sociaux achevés en 1999 à Saint-Ouen (93) par la Semiso avaient maladroitement retenu une coloration jaune pour les chasses d'eau, suscitant des tirages multiples. Quant à la nouvelle mairie des Mureaux (78), premier bâtiment tertiaire certifié HQE en 2005, doté de sanitaires alimentés par eau de pluie, les économies attendues n'ont pas été au rendez-vous. Parmi les causes évoquées, une pluie insuffisante et une configuration en toiture-terrasse qui favorise les pertes. Et si les retours d'expérience restent peu nombreux et les succès mitigés pour les élus qui s'y essaient, l'intérêt de ce choix est également politique. Sur sa future écozac gare de Rungis, la ville de Paris et la Semapa, assistées par Sepia Conseils, ont opté pour la récupération des eaux de pluie appliquée à l'arrosage et aux réseaux sanitaires des bâtiments. Celle-ci pourrait permettre d'économiser jusqu'à 30 % de l'eau consommée par la ZAC. « À Paris, la volonté d'exemplarité est passée bien avant la recherche de rentabilité économique », précise Daniel Pierlot, responsable d'affaires chez Sepia Conseils. À Leuvrigny, dans la Marne (51), Yves Rochoux, le maire du village, a également franchi le pas. Pour 12 000 euros, la mairie et l'école ont été équipées par Skywater d'une cuve enterrée de 14 m3. « Nous avions de sérieux soucis d'alimentation en eau potable. Il était donc important de montrer l'exemple pour que nos viticulteurs suivent. » « La dynamique reste avant tout publique puisqu'elle s'affranchit plus facilement du retour sur investissement », observe André Baraglioli. Et si certains déplorent malgré tout la contrainte financière « un retour sur investissement de plus de dix ans, c'est vraiment long », insiste Yann Raguenes beaucoup ne comptent pas. Nantes Métropole, maître d'ouvrage d'une pépinière de biotechnologies livrée en 2006 via la réhabilitation d'une halle industrielle avec utilisation des eaux pluviales (sanitaires et arrosage), ne cherche même pas à mesurer les performances de son installation. « La réhabilitation nous a forcés à multiplier les points de récupération. Avec des coûts plus importants, c'est sûr. Nous avons confié le contrat de maintenance au délégataire qui gère déjà l'entretien du bâtiment et, aujourd'hui, l'installation marche, c'est l'essentiel. De toute façon, le but n'est pas de faire du profit ! » souligne Christophe Saudrais, chargé du projet. C'est d'ailleurs le message que tente de faire passer Eaux de France, spécialisée dans la récupération des eaux de pluie, qui a remporté son plus gros contrat (120 000 euros) en équipant les serres de Roubaix, en octobre 2006, de 200 m3 de récupération pour l'arrosage. « À la différence de nos voisins belges, allemands ou néerlandais, nous avons beaucoup de mal en France avec l'idée d'agir sans rentabilité à court terme. Mais l'eau de pluie a d'autres avantages. Pas de calcaire, pas de chlore et puis elle tombe du ciel ! » souligne Thierry Mathon, P-DG de la société.


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