L'impressionnant Plan de dessalement algérien suit son cours : il prévoit la construction de 14 usines de dessalement à travers le pays d'ici à 2010, certaines ayant déjà été construites. Ce qui portera la production d'eau dessalée à 500 000 m3/j en 2008, 1 090 000 m3/j en 2009, 1 760 000 m3/j en 2010 et 2 250 000 m3/j en 2011. Soit 10 % de l'eau qui sera produite au niveau national. Dernièrement, c'est l'usine de dessalement d'El Hamma qui a été inaugurée. D'un coût de 250 M$, elle a été réalisée par l'américain GE Water %26 Process Technologies (GEWPT), qui détient 70 % du capital de Hamma Dessalination Water (HDW), chargé de l'exploitation et de la maintenance de la station. Les 30 % restants étant détenus par les compagnies nationales Sonatrach (pétrole) et Sonelgaz (électricité et gaz) et l'Algérienne des eaux (ADE).Le projet de l'usine à l'est de la Mostaganem (200 000 m3/j) vient, quant à lui, d'être lancé pour un coût de 250 M$. Le maître d'ouvrage est l'ADE et le maître d'oeuvre est une entreprise mixte constituée par le groupe Algeria Energy Company et l'espagnol Inima Aqualia (chargé de son exploitation sur dix ans). Les douze autres usines sont celles de Magtaâ à Mers El Hadjadj (500 000 m3/j), Beni Saf (200 000 m3/j), Skikda (100 000 m3/j), Souk Tlata et Honaine à Tlemcen (200 000 m3/j chacune), Fouka et Oued Sebt à Tipaza (respectivement 120 000 m3/ j et 100 000 m3/j), cap Djinet à Boumerdès (100 000 m3/j), Ténès (200 000 m3/j) et El Tarf (50 000 m3/j).Une vingtaine de transferts d'eauL'Algérie a également mis en place une vingtaine de grands transferts d'eau, la moitié est en cours ou finalisée, l'autre étant prévue pour les années à venir. « L'Algérie est véritablement en train de reconstruire toutes ses infrastructures liées à l'eau, avec des travaux qui devrait s'étaler sur les quinze prochaines années », confirme Stéphane Giraud, directeur de projets chez Egis BCEOM International.Près de 7,1 milliards de m3 d'eaux superficielles seront mobilisés, à terme, par les 57 barrages existants et la douzaine qui est en cours de construction. À cela s'ajoutent la mobilisation des eaux souterraines via de gros forages qui alimentent le pays, ainsi que des transferts d'eau. Ce sera le cas du transfert d'In Salah, qui va transférer 100 000 m3/j des eaux albiennes vers Tamanrasset et différentes villes se trouvant sur la route transsaharienne, sur une distance de 750 km. Son coût atteint 1 200 M$. En 2009, le transfert des eaux souterraines du nord du Sahara (Laghouat, Aïn Sefra et El-Goléa) sera lancé. Quant au projet de transfert de Chott Chergui vers la ville de Sidi Bel Abbès - long de 133 km -, selon le quotidien algérois El Watan, il a été abandonné, l'usine de Honaine devant couvrir les besoins de la wilaya en 2009 avec 105 000 m3/j. De fait, la mise en place progressive des usines de dessalement permet de moins mobiliser l'eau des barrages, dont l'utilisation pourra évoluer vers l'intérieur du pays, notamment pour l'agriculture et le développement rural. Autre axe exploré par l'Algérie , le recyclage des 600 mm3/an d'eaux usées par an à l'horizon 2010. Un chiffre qui sera atteint grâce à la mise en service, à cette échéance, de stations de traitement en cours d'installation. L'eau recyclée servira pour l'irrigation, les cultures étant menacées par un déficit de pluies. L'Algérie traite aujourd'hui 375 mm3/an d'eaux usées, contre 90 mm3/an durant la décennie 1990-2000. Actuellement, 105 stations sont en exploitation ou en cours de réalisation, contre 39 en 2006. Enfin, d'importantes économies d'eau sont attendues de l'amélioration des rendements des réseaux, spécialement à Alger, Oran, Annaba et Constantine, via des gestions déléguées à des sociétés étrangères