Vous travaillez sur la Tunisie, le Maroc et l'Algérie. Quelles sont les spécificités de ces pays ?Les infrastructures de ces différents pays sont très différentes. Pour l'assainissement par exemple, le pays le plus en avance est la Tunisie, grâce à un programme de mise à niveau et de construction de stations commencé il y a près de dix ans, avec un financement des Banque africaine du développement, Banque mondiale, Banque européenne d'investissement, etc. Aujourd'hui, le parc comprend plus de 100 stations. L'Algérie et le Maroc se sont lancés plus tard, le Maroc étant en avance sur l'Algérie.Votre offre pour les pays du Maghreb est-elle différente de celle proposée en Europe ?Non, il s'agit de nos produits standard. Nous insistons par contre sur la formation car bien souvent la maintenance, qui est pourtant primordiale, n'est pas effectuée. En Tunisie, notamment, où les stations sont construites et livrées clés en main avec un stock de pièces de rechange de deux ans. Passé ce délai, il n'y a plus de maintenance, du fait notamment des lourdeurs administratives pour commander de nouvelles pièces. Peut-être aussi que le prix de l'eau qui est unique dans le pays rend les marges de manoeuvre étroites. Du côté du Maroc et de l'Algérie, ce problème est moins présent. L'ONEP du Maroc a, par exemple, passé un contrat de maintenance fin 2005 pour sa station de production d'eau potable de Bouregreg, qui est la plus importante du pays (capacité de 9 m3/s). Les compétences des services d'eau et de leur personnel sont-elles en train d'évoluer ?Oui, notamment en faisant appel à des sociétés privées pour l'exploitation des usines ou des services. À Alger par exemple, la SEAAL a ainsi fait appel à Lyonnaise des eaux pour manager ses services. Une trentaine de cadres font depuis un travail remarquable, qui a contribué à la réduction importante des coupures d'eau dans la capitale.