Le Moyen-Orient représente-t-il une part importante de votre activité ?Aujourd'hui, plus de 40 % de notre chiffre d'affaires est réalisé dans cette région. Le boom est réel depuis le lancement des programmes touristiques de Dubaï, en 2002. C'est cet Émirat qui a imaginé de construire des îles artificielles à des fins touristiques. La première s'est si bien vendue, que les projets se sont multipliés, de plus en plus gros. Nous intervenons sur cinq projets dont le remblaiement pour la deuxième et la troisième presqu'île en forme de palmier. Dans la région, nous sommes aussi présents à Abou Dhabi (île de Saadiyat), Oman (port de Duqm), au Qatar (port de Ras Laffan) et en Arabie Saoudite (îles artificielles sur le gisement de Manifa). Pour chaque projet, nous ouvrons une filiale dans le pays. Cette hyperactivité régionale devrait se poursuivre encore au moins cinq ans. Après, il y aura un problème de place : toutes les côtes en face de Dubaï, par exemple, seront bordées d'îles. En outre, le sable disponible dans l'Émirat pourrait faire défaut d'ici trois à quatre ans... Après cela, il sera toujours possible d'utiliser des techniques de dragage plus complexes, mais cela sera plus coûteux.Quel est l'impact de ces travaux de dragage sur l'environnement ? Si le sable vient à manquer pour les projets de construction, cela signifie-t-il que tout le sable du fond de mer a été dragué ?Le dragage ne dépouille pas le fond de tout le sable disponible. Généralement, seul le sable lâche est aspiré par les bateaux. Reste au fond de l'eau du sable aggloméré, qui permet le maintien d'une faune et d'une flore. La biodiversité n'y est d'ailleurs pas très riche naturellement.Chaque opération fait l'objet d'une étude environnementale, qui permet des ajustements. Ainsi à Dubaï, le nombre d'ouvertures dans la digue de protection construite autour des îles artificielles a augmenté avec le temps, pour favoriser la circulation de l'eau et éviter la stagnation. Il n'y avait que deux ouvertures pour la première île, sur le deuxième projet il y en a quatre et sur le troisième, huit