L'application de la nouvelle loi sur l'eau dans le monde agricole n'est pas un long fleuve tranquille. En tête de pont : les chambres d'agriculture et leurs conseillers spécialisés en irrigation. Également appelés conseillers en gestion de l'eau ou en hydraulique, ils apportent un appui individuel et collectif aux agriculteurs (montages de projet, actions de démonstration, diffusion d'informations, formations...). Ils assurent pour cela une veille technique et réglementaire. « L'analyse de cette nouvelle loi et de ses modalités d'application occupe actuellement la majeure partie de mon temps. Le texte redéfinit en effet complètement les règles de partage de l'eau en imposant des autorisations globales et non plus individuelles. Nous avançons à tâtons au fur et à mesure de la publication des décrets », avoue Florent Lacoste, conseiller à la chambre d'agriculture des Landes, département où 45 % de la surface agricole utile est irriguée. « Nous devons déployer des trésors de pédagogie pour faire passer le message auprès des agriculteurs tout en revendiquant les besoins en eau de la profession auprès de l'agence de l'eau, des différents services de l'État, des collectivités, des élus, etc. Réunions et tâches administratives laissent de moins en moins de place au travail de terrain », témoigne Claude Baury, chef de projet au pôle gestion de l'eau et de l'environnement de la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône. Un rôle de plus en plus politique et de moins en moins technique... « Il faut être à l'écoute des besoins de chacun pour faire entendre les siens. Le métier demande aussi de solides compétences juridiques », considère Claude Baury. Notons enfin que le conseiller peut également exercer son activité dans des coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma), des syndicats d'irrigants ou encore des bureaux d'études.