En 2001, la vallée de la Bièvre a connu plusieurs inondations importantes, qui ont obligé l'État à mettre en place une mission interministérielle pour proposer des solutions. Toujours en attente des résultats de cette mission, le conseil général du Val-de-Marne (CG94) a présenté, avec le Siaap et la ville de Fresnes, en 2008, les conclusions de deux études hydrauliques d'aménagement et de gestion des eaux pour lutter contre les inondations. La vallée a souvent été confrontée dans le passé à ce phénomène naturel, mais les causes de ces inondations ont évolué. L'urbanisation des quarante dernières années est désormais la principale responsable : elle concentre les apports de ruissellement d'un bassin pluvial devenu trop productif par rapport à la capacité d'évacuation du principal ouvrage de décharge, le collecteur de Fresnes-Choisy (FC). Les aménagements mis en place depuis 2002 et ceux en cours permettent de réduire les volumes d'inondations, mais ne sont pas suffisants pour les éradiquer totalement. Lors de fortes pluies, les apports de ruissellement des bassins versants connectés au collecteur FC en aval conduisent à le saturer. Les apports des autres collecteurs de fond de vallée ne peuvent donc pas être évacués, ce qui génère le débordement des eaux dans les quartiers bas.
Comme un vase d'expansion
Les conclusions de ces deux études, menées conjointement par le CG94 et le Siaap, ont abouti à l'élaboration de solutions locales qui permettraient d'éliminer ce risque. Tout d'abord avec la construction d'un bassin de stockage, enterré dans le parc du Moulin de Berny à Fresnes, zone remblayée jadis inondable, qui fonctionnerait comme un vase d'expansion. Ainsi, le collecteur FC déchargerait dans ce bassin à partir d'un certain niveau. Mais dans l'éventualité des pluies centennales des 6 et 7 juillet 2001, un ouvrage de 50 000 m3 serait nécessaire pour empêcher tout débordement et assurer une protection complète aux habitants. Cependant, du fait d'un coût financier élevé (40 millions d'euros), les ingénieurs du CG94 hésitent entre la construction d'un bassin de 30 000 m3 adapté à des pluies trentennales et un bassin de 50 000 m3 pour pluies centennales. « Il faut arriver à un compromis technico-
financier entre la capacité de l'ouvrage et la protection des habitants », explique Luc Delmas, ingénieur assainissement.
La deuxième mesure est la mise en place sur le plateau de Rungis d'un complexe de traitement et de stockage des eaux pluviales. D'une capacité de 14 000 m3, cet ouvrage aurait peu d'influence sur la ligne d'eau dans le collecteur FC, mais assurerait la dépollution des eaux pluviales du plateau avant rejet en Seine. Les études insistent aussi sur la nécessité de terminer la mise en séparatif de l'ensemble du réseau du bassin hydrographique versant du collecteur FC ainsi que de Fresnes.
partage équitable
Face à ce problème et au manque d'avancement du dossier, le CG94 a voulu alerter les pouvoirs publics, notamment en organisant une conférence de presse fin janvier. Désormais, une solution technique a été proposée, mais l'accord sur le financement reste à finaliser. Et le partage équitable du coût entre les communes, les collectivités, les départements et l'État est un préalable pour débuter la phase de réalisation.