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EAU

L'eau dans vingt ans

LA RÉDACTION, LE 1er JUIN 2008
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Imaginer la situation de l'eau dans vingt ans, c'est poser la question : la crise de l'eau aura-t-elle lieu ? Y aura-t-il dans vingt ans suffisamment d'eau pour tous et pour tous les usages ? Je voudrais tout d'abord tordre le cou à ces simplifications abusives qui consistent à faire de l'eau « l'or bleu » de demain, en comparant l'eau au pétrole. L'eau est une ressource renouvelable, abondante, et son volume reste constant sur la planète. Si nous pouvions nous raccorder à une grande citerne mondiale, nous bénéficierions de 10 000 litres par jour, alors qu'un Français, activités industrielles, usages agricoles et consommation domestique confondus, en consomme 300. Le problème, c'est que l'eau n'est pas là où le besoin est le plus important. Un tiers de la population mondiale vit dans des zones de stress hydrique, où la consommation d'eau est supérieure à la recherche des nappes. Et, dans vingt ans, ce chiffre atteindra les deux tiers, d'après les prévisionnistes, du fait d'une forte augmentation de la demande d'eau liée à la croissance de la population, l'urbanisation galopante, l'augmentation du niveau de vie dans les pays émergents, sans même parler de l'accélérateur des problèmes que constituent les variations climatiques. Ce n'est pas en transportant des icebergs que nous éviterons la crise de l'eau. C'est, d'abord, en prenant conscience de la valeur de ce bien, fragile, qu'il convient de préserver et de protéger. Toute la politique européenne nous convie à retrouver un bon état écologique et chimique de l'eau. Une eau sans excès de nitrates et de pesticides, une eau respectueuse de sa faune et de sa flore. Dans vingt ans, l'heure du bilan aura sonné, y compris pour les milieux les plus dégradés qui auront obtenu des dérogations jusqu'en 2025. Parions que l'objectif sera rempli, tout du moins si chaque district hydrographique, pour reprendre la terminologie européenne, a su promouvoir une gestion collective de son territoire sur le plan qualitatif et quantitatif. Cela signifie agir ensemble, à la fois sur la demande et sur l'offre. La nouvelle culture de l'eau sera celle de la réconciliation entre les politiques qui s'opposent, entre les usagers qui s'affrontent. Gérer rationnellement l'eau, lutter contre les gaspillages, partager cette eau qui ne respecte pas les frontières, mais aussi, accroître l'offre, par des barrages là où ils sont justifiés, par l'utilisation de nouvelles technologies pour la réutilisation des eaux pluviales ou usées, par le dessalement d'eau de mer. Mais ces techniques devront nécessairement être le fruit d'un accord collectif et concerté. C'est aussi cela le développement durable dans lequel doivent s'inscrire les politiques de l'eau. Aujourd'hui et demain, être capables de s'écouter, de se comprendre pour agir ensemble. Le Grenelle de l'environnement nous a montré qu'en faisant l'inventaire objectif des points de convergences et des vrais points de désaccord, les premiers étaient nettement supérieurs aux derniers. Dans vingt ans, l'eau pour tous peut être une réalité et non plus un rêve. Il faut peu d'argent, 10 milliards de dollars supplémentaires dit le PNUD, et beaucoup de volonté pour faire de l'eau une priorité et respecter quelques principes de bonne gouvernance, loin de la démagogie ou du populisme qui sont les vrais ennemis des exclus du droit à l'eau et à l'assainissement pour tous. Les politiques, dont je suis, sont conscients qu'il nous reste encore quelques passerelles à construire pour éviter la crise de l'eau dans vingt ans, comme nous y invite le thème du prochain Forum mondial de l'eau. Pour que l'eau soit ce qu'elle a toujours représenté : un lien entre les hommes et les territoires, entre la nature et notre humanité.


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