Du chlorure de vinyle en excès dans le réseau public d'eau potable : ce cas rarissime observé dans le nord de l'Alsace à partir de la fin de 2003 a été élucidé grâce à une unité de stripping, après avoir mobilisé pendant quatre ans le bureau d'études Burgeap (pour les analyses), puis le Cirsee, le centre de recherche de la Lyonnaise des eaux, pour le traitement. Le stripping s'est imposé comme la technique la plus adaptée à la grande volatilité de l'hydrocarbure incriminé, bien plus que le pompage ou l'adsorption au charbon actif. « L'équipement est dimensionné pour supporter une concentration initiale de 12 g/l de chlorure de vinyle dans les eaux brutes, soit dix fois les volumes constatés, et restituer en sortie une eau chargée à 0,3 g/l, deux dixièmes sous la norme actuelle », expose Nicolas Bockhoff, directeur de l'agence Bas-Rhin de la Lyonnaise, délégataire du réseau. Le mystère demeure en revanche sur la source de la pollution. Elle a été observée après le pompage plus profond dans la nappe phréatique, après la canicule de 2003. Comme le chlorure de vinyle résulte de la dégradation du PVC, tout porte à croire que son origine est industrielle. Mais le fabricant de goulottes plastiques voisin des forages a pu prouver son innocence. Le syndicat intercommunal des eaux de la basse Moder a donc dû prendre à sa charge les 390 000 euros de stripping, bien qu'aidée par le conseil général du Bas-Rhin et l'agence de l'eau Rhin-Meuse. Alors qu'elle avait réorganisé la distribution de façon à n'utiliser les deux forages contaminés qu'à titre de réserve, elle pourra revenir à un fonctionnement normal.