Biocontrol est un nouveau procédé de Ondeo Industrial Solutions qui limite, à la source, la production de boues des stations d'épuration à traitement aérobie. Son principe est de contrôler l'activité bactérienne. En effet, en présence de pollution organique et d'oxygène, les bactéries se multiplient rapidement. Une fois en surnombre, elles s'agglomèrent pour former des boues avec les matières en suspension et éventuellement quelques matières minérales. Leur activité repose sur une molécule essentielle à la vie cellulaire, l'adénosine triphosphate (ATP). C'est une véritable réserve d'énergie qui permet de gérer toutes les fonctions biologiques, telles que la nutrition, l'entretien et la reproduction. « Biocontrol agit sur l'apport en oxygène pour que les bactéries produisent moins d'ATP, afin qu'elles aient de l'énergie uniquement pour réaliser les réactions biologiques indispensables, c'est-à-dire pour se nourrir de la pollution, et non plus pour se reproduire », décrit Claude Delporte, ingénieur chez Ondeo Industriel Solutions et inventeur de ce procédé breveté. Les effluents circulent entre une zone réductrice et une zone oxydante, ces deux phases alternant rapidement. « L'oxygène manque au moment où il serait nécessaire pour produire de l'ATP », poursuit l'ingénieur. Les pompes, autorégulantes, font circuler le mélange boueux en fonction du potentiel d'oxydo-réduction du milieu. Principal résultat : la production de boues est diminuée de 40 à 80 % par rapport à un procédé à boues activées classique. En lieu et place des boues, le procédé produit du CO2, de l'azote gazeux et de l'eau. En outre, Biocontrol abat jusqu'à 90 % de la DCO et 94 % de la DBO5. Il permet aussi de diminuer, voire de supprimer, les intrants en phosphore et en azote. Ces éléments, indispensables à l'activité de la biomasse en conditions normales, doivent souvent être ajoutés dans les bassins de boues activées. Or, ils ne sont pas nécessaires dans le procédé Biocontrol. Enfin, « les boues qui sortent de notre installation sont mieux stabilisées et gagnent quelques points en siccité par rapport à celles issues d'une station traditionnelle », précise Claude Delporte. Le procédé Biocontrol comprend un bassin tampon-anoxie, un bassin de boues activées et une étape de séparation. Il peut être à lui seul la solution complète d'épuration des effluents. En fin de traitement, un bassin de boues activées en faible charge peut être ajouté si les normes de rejet sont exigeantes. DES BESOINS EN ÉQUIPEMENT RÉDUITS Biocontrol peut aussi être installé sur une station déjà existante. Si cette station possède un bassin tampon, ce dernier est transformé en bassin tampon-anoxie. Si ce n'est pas le cas, il faut en ajouter un. Un bassin de boues activées est ensuite inséré entre ce bassin et la station existante, qui reste en activité pour terminer le traitement, ou remplir d'autres fonctions, par exemple servir à la nitrification-dénitrification s'il y a de l'azote excédentaire. Déjà installé sur deux sites industriels, le procédé nécessite encore d'être adapté pour respecter la directive eaux résiduaires urbaines avant de pouvoir être éventuellement utilisé pour l'assainissement des effluents urbains.