Le Grenelle de la Mer suit son cours : les quatre groupes de travail ont remis leur rapport le 9 juin dernier à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie. Ce dernier a tenu à rappeler que le processus de concertation du Grenelle était « toujours un exercice très difficile et imparfait par nature ». Après 8 000 heures de travail et plus de 100 contributions, ce travail a néanmoins permis d'aboutir à plus de 500 propositions sur lesquelles le public devait apporter sa contribution (du 11 juin au 24 juin).
Les questions liées à la gestion de l'eau sont essentiellement présentes dans le rapport du groupe 1, dont l'intitulé est « La difficile rencontre entre la terre et la mer ». Pour Jérôme Bignon, président de ce groupe ainsi que de l'Ifremer, cette « rencontre terre-mer est délicate car les conditions de son bon fonctionnement ont lieu très loin : dans la montagne, ou dans la profondeur des mers ». Ainsi, il ne suffit plus de se pencher sur le littoral, mais plutôt d'avoir une vision du haut du bassin hydrographique jusqu'à la haute mer.
Ce groupe a pointé la nécessité de développer la connaissance des écosystèmes et de surveiller les milieux : « Il faut mettre en réseau les organismes de recherche et mutualiser les moyens », a indiqué Jérôme Bignon.
Autre ambition : la gestion des milieux et la prévention des risques impliquent une politique cohérente entre les bassins versants, le littoral et la haute mer. D'où le concept proposé par la navigatrice Isabelle Autissier de « trame bleu marine ».
Le rapport du groupe 1 souligne aussi l'importance d'un aménagement qualitatif, au service de l'équilibre protection/développement, ainsi que la nécessité de repositionner l'ensemble des pratiques humaines dans une logique de développement durable.
Pour débattre des propositions des différents groupes de travail, les douze comités de bassin se sont réunis dès le 16 juin à La Baule (Loire-Atlantique). Ils ont notamment proposé de renforcer le rôle des instances de bassin dans la zone du littoral et de la mer, et de développer la connaissance du littoral et de la mer avec l'appui des instances de bassin.