Un récent rapport de la Banque mondiale fait le point sur les performances des partenariats public-privé ou PPP(1) dans les pays en développement depuis 1990. Quatre domaines sont analysés : l'extension de l'accès à l'eau, l'efficacité du service, l'efficacité opérationnelle et l'évolution des tarifs. Les conclusions du rapport sont mitigées.
Le point le plus positif concerne l'amélioration de l'efficacité opérationnelle : « L'analyse de l'évolution des pertes d'eau, des créances à recouvrer et de la productivité du travail a montré que les projets de PPP peuvent contribuer à augmenter l'efficacité opérationnelle », estime Philippe Marin, auteur du rapport.
L'étude souligne que quelque 24 millions de personnes ont gagné un accès aux réseaux dans le cadre de PPP, tout en précisant que « de nombreux PPP n'ont pas atteint leurs objectifs d'extension des réseaux, et les concessionnaires ont souvent investi moins que ce qui était prévu dans le contrat initial pour améliorer l'accès à l'eau ». Le rapport souligne aussi que le service a souvent, mais pas toujours, été amélioré, notamment en ce qui concerne la réduction ou la suppression des coupures d'eau. Concernant l'évolution des tarifs, le lien entre PPP et hausse des tarifs est loin d'être évident.
Le rapport, commandé par le PPIAF (Public Private Infrastructure Advisory Facility - une structure travaillant à optimiser les PPP), tire de nombreuses conclusions de son analyse, généralement en faveur de ce mode de gestion. Philippe Marin conclut ainsi que « le modèle de PPP le plus adapté aux pays en développement semble associer un financement public de l'investissement et une gestion privée ».