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EAU

Paris s'essaie à la démocratie participative

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2010
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Sous les trottoirs de Paris, se trouve un important héritage de l'époque hausmanienne : un réseau de distribution d'eau de 1 700 kilomètres, prévu pour transporter de l'eau prélevée dans la Seine et le canal de l'Ourcq. L'eau ne subit aucun traitement en dehors d'une simple filtration grossière et ce réseau d'eau non potable (RENP) ne sert plus qu'à quelques usages d'arrosage et de nettoyage des voiries. Mal entretenu, le RENP perd la moitié de son eau par des fuites, et sa remise en état coûterait au moins 170 millions d'euros. « Quel avenir pour le réseau d'eau non potable ? » Telle est la question que la mairie de Paris a posée aux Parisiens, par le biais d'une conférence de consensus et d'un jury citoyen. Les quatorze jurés choisis viennent d'horizons différents, en lien avec les questions liées à l'eau, à la ville, à l'environnement ou à l'action citoyenne. Architectes, hydrologues, urbanistes, ingénieurs, industriels, journalistes ou représentants d'associations environnementales ont d'abord visité les sites concernés. Une journée a ensuite été consacrée à l'audition publique d'experts avant une matinée de délibérations pour établir un consensus. La consommation d'eau non potable a largement diminué au cours des dernières décennies, parce que beaucoup d'industriels prélèvent désormais directement leur eau à la ressource, que Paris a fait le choix de l'eau potable pour un grand nombre d'usages urbains et que tous les usagers ont désormais optimisé leur consommation. Le RENP, qui peut distribuer plus de 600 000 m3 d'eau par jour, ne délivre plus qu'environ 200 000 m3 journellement, dont presque la moitié sont des fuites. Au moment où la Ville de Paris reprend le contrôle de l'ensemble de la production et de la distribution de l'eau, le coût de la remise en état de ce réseau alternatif semble donc difficile à justifier pour un usage si marginal. « Outre le coût que représentent la réfection puis l'entretien d'un double réseau, il faut également prendre en compte les risques liés à ce double réseau », souligne François Carlier, qui intervenait à cette conférence en tant que directeur adjoint du département des études et de la communication de l'UFC Que Choisir, et qui a depuis intégré Eau de Paris (lire p. 58). Charles Saout, chef du bureau de la qualité des eaux au ministère de la Santé, rappelle d'ailleurs que certaines habitations parisiennes sont encore raccordées par erreur au RENP : « Il faut tenir compte de ce risque sanitaire avéré, mais également des risques potentiels en fonction de la façon dont cette eau brute simplement filtrée pourrait être utilisée à l'avenir. » JUSTIFIER LES DÉPENSES La mise en place de nouveaux usages pourrait en effet rendre sa valeur au RENP et justifier les dépenses envisagées. Les discussions se sont largement concentrées sur les alternatives potentielles, tournées vers un avenir à moyen ou long terme conditionné par la problématique du réchauffement climatique. Ainsi, la part de l'arrosage des espaces verts pourrait augmenter avec le développement des toitures végétalisées et l'eau du RENP pourrait également être ramenée en surface pour rafraîchir la ville. « La question du RENP doit être associée aux discussions actuelles sur l'eau de pluie, qui trouve des usages semblables. Si un double réseau, bien identifié, se développe dans le bâtiment, alors la place du RENP peut évoluer », indique Bernard de Gouvello, chercheur au Cereve-ENPC. UNE VISION D'AVENIR Le consensus, pour douze jurés sur quatorze, a finalement porté sur cette vision d'avenir où la gestion de l'eau « non potabilisée » ferait partie des prérogatives d'une entité qui pourrait se nommer « Eaux de Paris ». Le jury estime que la gestion de l'eau doit par ailleurs se faire à l'échelle du bassin entier pour mieux gérer et mutualiser les ressources. Il rappelle également que le service de l'eau est bien un service public et que les décisions ne peuvent se limiter à des considérations économiques ou techniques, mais prendre en compte les aspects sociaux, démographiques ou écologiques de l'usage de l'eau. Le jury a donc demandé à la Ville de Paris d'étudier tous les usages qui pourraient se révéler utiles à long terme, en particulier face au risque de réchauffement climatique, et de faire un choix d'ici à la fin de l'année 2010. La démarche participative de la municipalité a été saluée par le jury. Anne Le Strat, adointe au maire de Paris, chargée de l'eau, de l'assainissement et de la gestion des canaux, s'est donc engagée à poursuivre les discussions avec les experts et le public, et à en publier les résultats par le biais du site Internet de la ville.


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