Réfléchir à la durabilité des services d'eau : c'est le but du projet de recherche Eau&3E (économie, environnement, éthique), mené conjointement par cinq organismes de recherche et deux entreprises, et qui a commencé en 2009 pour une durée de quatre ans. Il devrait répondre aux inquiétudes des gestionnaires de services d'eau, exprimées notamment lors d'un colloque organisé par le Cercle français de l'eau le 3 décembre à Paris.
En effet, comme le soulignait Bruno Maresca, responsable du département Évaluation des politiques publiques du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des consommations ( Credoc), à l'occasion de ce colloque, « les grandes villes comme Paris et Berlin connaissent exactement la même évolution à la baisse. Existe-t-il un plancher à la baisse des consommations ? S'il existe, nous ne l'avons pas encore trouvé. Nous pensions que la situation pourrait se stabiliser à 60 m3 par habitant et par an, mais la situation à Berlin, où l'on atteint les 56 m3par habitant et par an en 1998, nous a détrompés ». Résultat : des problèmes sanitaires avec la stagnation de l'eau dans des réseaux surdimensionnés, des problèmes financiers pour les services d'eau dont le revenu dépend largement du volume consommé, et qui font de plus face à des exigences de performance grandissantes. Une difficulté d'autant plus prégnante en France, où la part fixe de la facture d'eau est particulièrement importante.