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EAU

Les entreprises sont encore mal préparées

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2010
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L'inondation est la catastrophe naturelle la plus fréquente en France. Entre 1982 et 2007, 60 % des communes ayant obtenu l'état de catastrophe naturelle ont été victimes d'inondations, d'après la Caisse centrale de réassurance (CCR). Crues et débordements pourraient coûter très cher : ainsi, la CCR estime que si une inondation centennale se produisait à Paris, les dégâts s'élèveraient à 5 milliards d'euros, soit bien plus que ceux de la crue de la Seine de 1910. Face à ce risque, les entreprises sont encore mal préparées. « L'accidentologie française et européenne montre que la part des accidents industriels majeurs causés par des catastrophes naturelles est relativement faible (moins de 10 %) ; les entreprises font donc peu ou pas figurer la préparation aux aléas naturels dans leurs priorités », analyse Bastien Affeltranger, délégué aux prestations à la direction risques accidentels de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques ( Ineris). Une étude menée en 2009 par l'Ifop auprès de 1 703 chefs d'entreprise du bassin de la Loire l'a montré : alors que parmi ces entreprises 50 % étaient en zone inondable et 50 % hors zone inondable, seulement 14 % des personnes interrogées déclaraient être situées en zone inondable. Même constat dans une étude réalisée en 2008 par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nîmes : sur 1 112 entreprises situées en zone inondable, seules 44 % savaient qu'elles étaient soumises à ce risque. POUVOIR PRÉVENIR LA POLLUTION Les entreprises ont donc souvent une visibilité limitée des risques qu'elles courent et qu'elles font courir aux milieux naturels et à la santé publique. En matière de risque accidentel, les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) ont une obligation de réaliser une étude de dangers, qui doit prendre en compte le risque inondation. Elles sont donc relativement bien informées. Il n'en est pas de même de toutes les entreprises à priori non polluantes ; Nicolas Bauduceau, chargé de mission enjeux, vulnérabilité et dommages au Centre européen de prévention du risque inondation ( Cepri), rappelle par exemple que « les déchets résultant des inondations, comme les stocks de vêtements, de literie, de produits alimentaires moisis ou pourris, risquent de poser des problèmes de santé publique encore mal évalués ». Les stations d'épuration, quant à elles, sont des ICPE. Elles doivent donc être installées là où elles ne sont pas soumises au risque inondation ou s'en protéger. Dans le département des Hauts-de-Seine, des batardeaux mettent ainsi en sûreté les stations jusqu'à une cote de crue supérieure de 30 cm au niveau de 1910. Des travaux ont déjà été entrepris ou sont programmés pour assurer l'étanchéité des installations au-delà de ce niveau, afin d'assurer un retour rapide à la normale en cas de crise majeure. Les réseaux d'assainissement, de leur côté, peuvent être problématiques : « C'est un sujet qu'il ne faut pas mésestimer. Lors des événements extrêmes, le réseau d'assainissement risque de renforcer l'inondation », explique Alain Tiret, qui est en charge de la gestion de crise à la direction France de Veolia Eau. Ainsi, le pôle de production textile Hermès de Pierre-Bénite, situé en région lyonnaise, témoigne dans le magazine Face au risque de novembre 2009 des inondations qu'il a subies. Celles-ci étaient dues à des phénomènes orageux, « aggravés par la montée en charge du réseau d'égouts [...]. Une action auprès des services de la communauté urbaine du Grand Lyon a permis le verrouillage du collecteur communal par des clapets antiretour ». Une telle situation est le propre des réseaux unitaires, dans lesquels l'eau de pluie rejoint le réseau d'eaux usées. Surchargé, ce dernier peut parfois déborder. Autre problème possible : si le fleuve sort de son lit, il peut s'engouffrer dans les avaloirs, et faire monter le niveau d'eau dans le réseau d'assainissement. Le risque est alors de voir des rues situées hors zone inondable touchées elles aussi par une remontée des eaux. Ce scénario, en cas de crue majeure de la Seine, a notamment été étudié par le cabinet Safege et les services techniques de la ville de Paris. Ils ont noté que « les secteurs soumis aux débordements indirects par le réseau sont parfois très éloignés du lieu de la défaillance initiale ». Suite à ce constat, des propositions ont été formulées dans l'étude, « telles que des mesures de déconnexion physique de bassins versants [...] et des consignes de gestion, permettant d'isoler des ouvrages, et de régulation, pour éviter la saturation d'ouvrages en aval ». 15 000 ACTEURS MOBILISÉS Face au risque inondation, l'une des premières règles est donc de connaître sa vulnérabilité, afin d'éviter de polluer et d'aggraver les conséquences de la crue, mais aussi, point essentiel, de préserver sa capacité de production. En effet, les installations courent elles aussi un risque concret lors des inondations : machines, équipements informatiques, stocks, réseaux, bâtiments, cuves contenant des réactifs... Ainsi, une crue majeure sur la Loire entraînerait « une durée moyenne d'interruption de l'activité des entreprises du bassin de la Loire de 61 jours, si l'on en croit les résultats des 200 premiers diagnostics de vulnérabilité effectués dans la région », analyse Sophie Martinez Almansa, chargée de mission à l'Établissement public Loire (EP Loire). À l'échelle d'un territoire, l'enjeu est de préserver la compétitivité économique. C'est pourquoi l'EP Loire a lancé sur le bassin fluvial de la Loire et de ses affluents, soit un cinquième du territoire national, une ambitieuse « démarche industrielle de réduction de la vulnérabilité aux inondations des activités économiques ». D'ici à 2013, cette initiative a pour objectif d'informer et de mobiliser 15 000 acteurs économiques au risque inondation ; de réaliser des diagnostics de vulnérabilité dans 3 000 entreprises ; et de mettre en place des mesures de diminution de la vulnérabilité dans 900 entreprises ayant été diagnostiquées. Ces diagnostics de vulnérabilité sont gratuitement proposés aux entreprises. « L'étape la plus importante du diagnostic est la présentation au chef d'entreprise du scénario d'inondation majeure, avec le niveau de montée des eaux sur ses installations. Cela lui fait prendre conscience concrètement du risque qu'il court », souligne Sophie Martinez Almansa. Une visite de terrain permet ensuite de noter les stocks ou les machines qui pourraient être touchés. Puis un rapport est remis au chef d'entreprise, contenant une estimation du temps d'arrêt de l'activité, du coût entraîné par l'inondation, du temps nécessaire à la remise en état. Et, point essentiel, le rapport cite les mesures à prendre afin de réduire la vulnérabilité. Ces mesures sont très variées. Elles peuvent aller du plus simple au plus complexe : acheter un stock de briques et de parpaings ou un chariot élévateur pour surélever les machines ; installer l'armoire et les réseaux électriques au-dessus du niveau de la crue ; mettre hors crue les produits dangereux... Il s'agit non seulement de protéger ses installations, mais aussi d'assurer le retour le plus rapide possible à la normale ou de poursuivre l'activité lorsque cela est indispensable. OUTILS DE GESTION POUR L'EAU POTABLE Gilles Leroux, éleveur de vaches laitières, s'est ainsi rendu compte, grâce au diagnostic réalisé dans le cadre de la démarche de l'EP Loire, que son principal enjeu était, non pas de déplacer son troupeau, ce qu'il aurait sans doute le temps de faire grâce aux systèmes nationaux d'alerte (voir encadré p. 29), mais plutôt d'assurer ensuite la traite dans leur lieu d'accueil. Parmi les activités qui doivent subir le moins possible d'interruptions, figure l'approvisionnement en eau potable. Les installations de production d'eau potable sont le plus souvent situées en bord de rivière, près des captages d'eau. Elles se trouvent donc fréquemment en zone inondable. Un diagnostic de vulnérabilité est dès lors indispensable pour se préparer à assurer la poursuite de ce service public, en vertu notamment de la loi sur la modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004. Marjolaine Blaise, chargée de projets à l'agence d'Orléans de Lyonnaise des eaux (Centre régional Val de Loire), a travaillé pendant huit mois en 2008 à créer deux outils de gestion du risque inondation : l'un concerne la ressource et les usines de production d'eau potable ; l'autre les réseaux. « Nous avons analysé les réseaux pour identifier les zones sensibles au risque inondation, où en cas de casse il y avait risque d'intrusion d'eau polluée. Cela nous a permis de prévoir les vannes à manoeuvrer pour isoler ces tronçons. Ce faisant, nous avons identifié des zones qui n'auraient pas été touchées par l'inondation, mais qui risquaient d'être affectées par des coupures d'eau. En raison des subtilités hydrauliques des réseaux, cette réflexion devait obligatoirement se faire en amont », précise Marjolaine Blaise. PLANIFIER LES INTERVENTIONS Concernant les installations de pompage et de production, une analyse des différents scénarios d'inondation a permis d'identifier les actions de prévention qui pouvaient être réalisées dès aujourd'hui (mise hors crue des réactifs importants...) et de planifier les interventions en cas de crise : moteurs et armoires électriques à démonter, astreintes à organiser... « La principale usine de production se trouve au milieu du Val, une zone inondable située entre la Loire et le Loiret. Grâce aux mesures de prévention, l'usine pourrait fonctionner jusqu'à un certain point en ayant les pieds dans l'eau, en étant alimentée par des forages situés hors crue et exploitée par du personnel logeant sur place. Au-delà d'un niveau critique, il faudrait cependant faire appel aux réserves des châteaux d'eau puis aux communes voisines », poursuit l'ingénieur. Cependant, cette dernière solution demande encore un travail de coordination et des études pour analyser les flux d'eau en cas d'interconnexion des réseaux entre communes. L'importance de préparer en amont ces scénarios de crise est aussi soulignée par Jean-François Dépierre, directeur général d'Eau du Sud parisien, filiale de Lyonnaise des eaux : « Nous avons un plan de démontage des installations qui seraient noyées, afin de les sauvegarder et de les remettre en service le plus rapidement possible ; pour les autres, nous nous sommes assurés qu'elles puissent fonctionner jusqu'à un niveau de la Seine équivalent à celui de la grande crue de 1910, voire à un mètre au-dessus. Nous avons ainsi surélevé plusieurs équipements proches de la prise d'eau de l'usine de Morsang-sur-Seine, dont les installations ne seraient pas noyées. Cette usine bénéficierait d'une alimentation en électricité sécurisée par ERDF ou par des groupes électrogènes. Nous avons identifié des fournisseurs de groupes électrogènes en Angleterre, car nous avons supposé que ceux de la région parisienne seraient tous mobilisés. » ADAPTER LES TRAITEMENTS Concernant les réseaux, ils sont maintenus sous pression, ce qui les met à l'abri d'une intrusion d'eau polluée ; néanmoins, le risque demeure en cas de casse provoquée, par exemple, par un mouvement de terrain. « Nous travaillons à identifier les canalisations exposées et à définir les actions pour réduire l'impact de telles casses. Mais il est impossible de se prémunir complètement contre cet aléa », conclut Jean-François Dépierre. D'après Alain Tiret, le risque le plus fréquent supporté par les installations d'alimentation en eau potable lors d'une inondation reste l'augmentation de la turbidité de la ressource. Les traitements habituellement utilisés sur cette ressource peuvent dès lors ne plus suffire, et l'eau délivrée se révéler impropre à la consommation humaine. Dans ce scénario, « nous privilégions quand cela est possible le maintien de l'alimentation en eau, à la fois pour répondre aux éventuels besoins des pompiers et pour éviter des désordres sur les tuyaux mis en dépression et l'infiltration d'eau polluée dans le réseau », explique Alain Tiret. Une telle situation nécessiterait en effet, une fois la crue passée, un curage des réseaux qui retarderait la remise en route d'une alimentation en eau potable normale. « L'important est dès lors d'avoir un système efficace pour prévenir immédiatement la population, par téléphone, e-mail ou SMS, afin qu'elle soit au courant des usages possibles de cette eau et des interdictions de consommation. En parallèle, des procédures sont prévues pour mobiliser les matériels mutualisés nationalement : unités mobiles de traitement de l'eau, containers de stockage d'eau potable... » Le cas des services de l'eau est extrême car leur production est vitale. Pourtant, quel que soit le domaine d'activité, le diagnostic de vulnérabilité a un même but : identifier les points sensibles. Ainsi, Claude Simier, horticulteur et responsable de l'EARL Simier, témoigne : « Il nous a permis de connaître nos faiblesses. Notamment, malgré notre sensibilité au risque inondation, nous n'avions pas de procédures écrites. » Ce point est essentiel : la méconnaissance du risque inondation est due notamment à la rotation du personnel. Lorsque les individus sensibilisés au risque quittent la société, l'expérience se perd. Les procédures écrites, de même que la formation, permettent à ce capital de perdurer. Elles sont aussi essentielles face aux situations extrêmes, pour pallier les défaillances humaines. MOBILISER POUR GÉRER LE RISQUE Mais le diagnostic n'est rien s'il n'est pas suivi d'un programme de mesures. L'EP Loire est parvenu à mobiliser les collectivités locales et les institutions européennes (qui ont accordé des fonds Feder) et il propose donc aux entreprises de financer gratuitement ou de cofinancer certaines mesures de réduction de la vulnérabilité (voir encadré p. 27). D'après Sophie Martinez Almansa, les fonds européens ont pu être mobilisés car leur démarche s'inscrivait dans le troisième plan Loire grandeur nature (2007-2013) et allait dans le sens de la directive européenne sur les inondations 2007/60/CE. Cette dernière impose en effet de « passer d'une gestion du risque essentiellement fondée sur des ouvrages de protection à une gestion préventive davantage axée sur la réduction de la vulnérabilité des territoires », selon Nicolas Bauduceau. Ces fonds publics ont du poids : « Nombre d'actions de sensibilisation menées par les pouvoirs publics n'ont pas abouti à des mesures concrètes à cause de l'absence de financements publics », estime Sophie Martinez Almansa. La possibilité de faire appel à des fonds européens inspire d'autres acteurs : « Le modèle de financement mis en place par l'EP Loire est une piste intéressante », se réjouit Gérard Le Jannou, responsable activités de commerce et de services à la CCI de Nîmes. Les ardeurs de la région Languedoc-Roussillon en faveur des entreprises soumises au risque inondation avaient en effet été refroidies par le volet financier des actions envisagées. Le coup de pouce public pour financer les études et les mesures de réduction de la vulnérabilité est cependant essentiel tant que l'encadrement réglementaire n'entraîne pas d'obligations pour les entreprises. Ce cadre réglementaire, de plus en plus complet, a ses limites. « Différents corpus encadrent la prévention des incidents ou accidents industriels causés par les aléas naturels. D'un côté, les outils d'aménagement du territoire tels que les plans de prévention des risques d'inondation (PPRI), quand ils existent ; d'un autre, les règles de génie civil et les codes de construction qui donnent des indications, par exemple sur la hauteur des réseaux ; et enfin, troisième corpus réglementaire, les dispositions encadrant l'activité des ICPE », indique Bastien Affeltranger. COORDINATION ET VOLONTÉ POLITIQUE Ces trois mondes ne communiquent pas toujours, ce qui explique que le directeur d'un site industriel ne sache pas forcément qu'il est en zone inondable, ni ce qu'est un PPRI. Pourtant, même sans obligations réglementaires, les entreprises ont tout intérêt à se prendre en main : « Les entreprises sont, d'une manière générale, invitées à prendre les mesures de précaution nécessaires, car les moyens de secours des pouvoirs publics seront mobilisés, au moment du sinistre, pour la seule sauvegarde des personnes », précise le site Internet de la chambre de commerce et d'industrie de Paris. La prise de conscience de la part des élus et des pouvoirs publics de l'importance de limiter les dégâts économiques des inondations est cependant cruciale, car le politique aura un rôle essentiel dans la gestion de la crise et de l'après-crise. À titre d'exemple, les pouvoirs publics doivent savoir quel sera le comportement des réseaux. Une information visiblement difficile à obtenir sans une volonté politique forte. « Dans l'Orléanais, il a fallu que le préfet de région sollicite directement les exploitants pour qu'ils acceptent enfin de fournir différents scénarios, selon les cotes de crue, sur le fonctionnement de leurs réseaux et le calendrier de retour à la normale », témoigne Nicolas Bauduceau. Cette information est aussi très attendue par les autres acteurs économiques, qui dépendent souvent de ces réseaux pour pouvoir travailler. Face au risque inondation, le groupe Accor a ainsi pour principale inquiétude « le manque d'informations sur la fiabilité de l'ensemble des réseaux sur nos établissements - eau, égouts, électricité, télécommunications », déplore Henri Despagne, directeur du développement du groupe. Les pouvoirs publics doivent obtenir des différents acteurs une information claire sur la résilience des réseaux ; ils doivent aussi les coordonner afin qu'ils fonctionnent le plus longtemps possible. Et il leur incombe de connaître l'inventaire des ICPE pour avoir conscience des risques majeurs de pollution. À l'inverse, « il y a un travail à mener sur les besoins spécifiques des industriels en matière d'alerte, afin de leur fournir à temps les informations leur permettant de gérer le process, de mettre en sécurité leurs stocks, leurs matériels, ou d'organiser une astreinte », note Bastien Affeltranger. Le travail de prévention du risque inondation dans les entreprises est donc loin d'être achevé : il en est plutôt à ses débuts. Au vu des enjeux, il est pourtant essentiel, surtout dans les entreprises de l'eau dont l'activité est primordiale pour la survie des populations et des entreprises.


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