Veolia Eau s'est lancé dans une campagne d'audits de ses fournisseurs stratégiques, parmi lesquels figure KSB. Malgré la lourdeur de la procédure, le bilan est positif et la démarche fait boule de neige.
La majorité de l'impact sur l'environnement des exploitations gérées par Veolia Eau vient de la fabrication, de l'utilisation et de la fin de vie des produits achetés. Nous souhaitions donc susciter chez nos fournisseurs une adhésion à nos objectifs en termes de développement durable », explique Guillaume Arama, délégué au développement durable de Veolia Eau.
55 FOURNISSEURS AUDITÉS
D'où le lancement en 2007 d'un audit sur la politique de développement durable (DD) de ses principaux fournisseurs. Au deuxième semestre 2009, 55 fournisseurs avaient été audités, représentant environ 20 % du montant total des achats de Veolia Eau pour la France et un tiers de ses achats stratégiques.
Le directeur des achats de Veolia Eau, Alain Dormier, paraît extrêmement satisfait de l'opération : « S'assurer que le fournisseur est sûr, cela n'a pas de prix. » L'audit a en effet intégré les trois risques identifiés par les achats - risque d'approvisionnement, de prix et d'image - en plus des principes classiques du développement durable - développement économique, social et respect de l'environnement. Ces deux familles de critères se rejoignent souvent : ainsi, une pollution chez un fournisseur peut avoir des conséquences en termes d'image pour le client.
Dans le même sens, les préoccupations des services d'achat en matière de pérennité des approvisionnements et de stabilité des prix vont dans le même sens que les exigences en termes de développement économique du développement durable, explique Alain Dormier. L'audit a exigé un travail non négligeable de la part des fournisseurs. Pour KSB, une semaine de préparation a été nécessaire afin de réunir les documents, en plus de la journée de réunion avec Veolia Eau pour le rendu de l'information. Le résultat a été positif : l'audit a montré « la réalité de l'ambition de KSB (1) dans le domaine du développement durable, et en particulier dans celui de l'environnement », selon Veolia Eau.
POLITIQUE COORDONNÉE
Le fabricant avait déjà une politique environnementale poussée : certification Iso 140001, écoconception des pompes (cf. Hydroplus n°169, p. 51), etc. « L'audit nous a permis de construire une politique plus coordonnée sur l'ensemble des critères du développement durable », note Martial Smis, responsable R et D pompes et assainissement de KSB. Parmi les changements directement induits par l'audit et le « plan de progrès » qui en débouchait : l'installation d'un kit de secours près de l'atelier peinture. Ou encore une baisse de la consommation énergétique, grâce à la sectorisation et à l'individualisation de l'éclairage par poste de travail. Désormais, la lumière peut être éteinte sur une partie de l'atelier ou des postes. Au-delà de l'efficacité énergétique des produits, déjà source de préoccupation pour KSB, c'est donc l'efficacité énergétique de l'ensemble du site qui a été prise en compte.
EFFET BOULE DE NEIGE
L'une des recommandations du plan de progrès était d'inclure des critères environnementaux et sociaux dans les processus d'achat (sélection, suivi, contrat). L'idée est que les exigences environnementales se transmettent d'un échelon de la chaîne d'achats à un autre, provoquant ainsi un effet boule de neige.
Anthony Matula, responsable Énergie et Environnement de Nord-Carton, un des fournisseurs de KSB, témoigne : « Nous avons conçu un emballage sans agrafes pour la pompe écoconçue Amarex-N de KSB. La dynamique ainsi créée nous a poussés à réaliser notre bilan carbone; ce sera chose faite début 2010. »
Cette initiative va donc dans le sens d'une généralisation des pratiques vertueuses. « Les objectifs de DD sont rentrés dans notre démarche d'amélioration continue, qui était auparavant plus axée sur la qualité que l'environnement », estime Bernard Auchère, directeur commercial de KSB. Elle permet aussi d'aller plus loin dans la relation client-fournisseur : « Nous avons lancé un élan concurrentiel entre nos fournisseurs sur un thème autre que le prix », conclut Alain Dormier.