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EAU

1-VERS UNE GESTION URBAINE INTÉGRÉE

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2010
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En France, la directive Eaux résiduaires urbaines (ERU) de 1991 et la directive-cadre sur l'eau de 2000 ont orienté les priorités de l'assainissement urbain vers la protection du milieu naturel. Dans un contexte d'urbanisation galopante, l'augmentation du ruissellement pluvial liée à l'imperméabilisation des sols a accéléré le risque d'inondations par débordement des réseaux. La maîtrise des apports pluviaux est alors devenue un enjeu pour les collectivités en charge de l'assainissement et pour les acteurs de l'aménagement urbain. En 2003, le Certu (Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques) a exprimé cette évolution dans son guide sur la ville et son assainissement en prônant la gestion à la parcelle. Ces recommandations ont été traduites dans le cahier des clauses techniques générales pour aider maîtres d'ouvrage et maîtres d'oeuvre à élaborer leurs marchés de travaux et à envisager systématiquement, lors de la conception d'un système de gestion des eaux pluviales à l'échelle d'une petite zone, le recours aux techniques alternatives : bassins de retenue, fossés et noues, tranchées et puits d'infiltration, chaussées à structures réservoirs. « Dans la pratique, il faut que la déconnexion soit techniquement et économiquement faisable, précise Nathalie Le Nouveau, chef de projet eau du Certu. En trouvant un autre exutoire que le réseau, infiltration dans le sol ou milieu superficiel, et en profitant d'opérations de rénovation. » En milieu urbain dense, les pionniers de la gestion alternative, comme la communauté urbaine de Bordeaux ( CUB), n'ont pas cherché à infiltrer les apports pluviaux. Ils ont préféré les réguler dans le réseau. Pour lutter contre les inondations, la CUB a réagi dès les années 1980. Elle a construit plus de 2,5 millions de mètres cubes de bassins de stockage structurants pour délester son réseau. Elle a également prescrit des solutions compensatoires en amont, à l'échelle d'opérations immobilières privées ou publiques. Son territoire compte aujourd'hui près de 10 000 ouvrages destinés au stockage temporaire des eaux de pluie avant restitution à débit limité. « Ces solutions - structures réservoirs, bassins en eau et canalisations surdimensionnées - représentent une capacité de stockage d'un million de mètres cubes. Actuellement, nous nous orientons plutôt vers un abandon des enrobés poreux sur structure réservoir. Ils sont trop délicats à mettre en oeuvre et vieillissent très mal sans entretien. Nous préférons les structures réservoirs alimentées par injection directe », observe Pierre Bourgogne, directeur de l'eau et de l'assainissement à la CUB. Car la pérennité des ouvrages est un point essentiel. « Près de 40 % des ouvrages de régulation construits il y a quinze ans sur des lotissements sont hors d'usage. C'est un problème, car la prise en charge par l'agglomération des ouvrages privés est un processus de longue haleine. » Même constat au conseil général de Seine-Saint-Denis (93), autre figure emblématique de la gestion alternative. Il s'est rendu compte, dès 1992, que de nombreux gestionnaires privés ou publics n'avaient même pas connaissance de l'existence d'ouvrages sous leur responsabilité. « Pour éviter de faire du délestage de réseau dans vingt ans, nous prescrivons aujourd'hui 35 000 à 50 000 m3/an de stockage (restitution ou infiltration) dans le cadre des nouvelles opérations d'aménagement et des permis de construire, ce qui représente 200 à 250 dispositifs par an. Le manque d'entretien observé nous a poussés à suivre les ouvrages pendant un à deux ans après leur construction et à constituer un atlas des dispositifs de stockage, ce qui facilite leur suivi. Nous en avons déjà répertorié 1 000, explique Thierry Maytraud, responsable du bureau liaison avec l'aménagement et l'urbanisme à la direction de l'eau et de l'assainissement de Seine-Saint-Denis. La façon la plus efficace de pérenniser la fonction hydraulique des ouvrages est de leur associer une autre fonction urbaine : espace vert, zone humide, espace sportif, de jeux. Il ne faut pas considérer la gestion alternative comme une boîte à outils techniques dans laquelle piocher ponctuellement, mais l'intégrer à l'urbanisme. Chez nous, une place publique sera forcément inondable. » Et Bernard Chocat, professeur en hydrologie urbaine à l'Insa de Lyon, d'analyser cette évolution. « D'ouvrages à vocation purement technique, la gestion urbaine des eaux pluviales devient un élément central dans la conception de l'espace urbain. Nous entrons dans une logique de ville plus respectueuse de sa ressource en eau, de l'eau comme élément de nature. Avec le réchauffement climatique, l'utilisation bioclimatique de l'eau en ville pourrait même être précieuse. »


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