Après plus de quinze ans de débats sur la question, l'assemblée générale de l'ONU a adopté par 122 voix pour et 41 abstentions un projet de résolution, présenté par la Bolivie, sur le droit à l'eau et à l'assainissement. Elle y déclare que le droit à une eau potable salubre et propre est un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l'homme. Cette résolution, qui n'est pas contraignante, demande aux États et aux organisations internationales de fournir des ressources financières, de renforcer les capacités et de procéder à des transferts de technologies, en particulier en faveur des pays en développement.
Lors de la présentation du projet de résolution, il a été rappelé que 884 millions de personnes n'avaient pas accès à une eau potable de qualité et 2,6 milliards à des installations sanitaires de base. Cette situation entraîne la mort d'environ 2 millions de personnes par an, dont 1,5 million d'enfants de moins de cinq ans, des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation et de l'absence de sanitaires. « Ce n'est pas le manque d'eau qui tue, c'est l'eau sale, a commenté Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie. C'est le fait que l'on n'ait pas organisé l'entretien des puits et l'assainissement autour des communautés locales. » La nécessité d'avancer sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d'eau et d'assainissement a également été rappelée, ainsi que le retard pris sur ces objectifs.
Néanmoins, Chantal Jouanno a souligné que ce vote constituait « vraiment une avancée historique. [...] Cela implique que tous les pays qui ont une ambition démocratique doivent maintenant essayer de se donner les moyens, ou de structurer leur organisation, pour répondre à cette attente ». Elle a ausi souligné que la question de l'accès à l'eau est plus un problème de gouvernance qu'un problème économique.