Quelque six cents participants se sont rassemblés à Lyon du 27 juin au 1er juillet pour assister à la septième conférence Novatech sur la gestion des eaux de pluie. La séance plénière avait pour ambition « d'ouvrir sur les nouvelles conceptions de l'aménagement urbain et de prise en compte des eaux pluviales dans la ville », selon Élodie Brelot, directrice du Groupe de recherche Rhône-Alpes sur les infrastructures et l'eau ( Graie), qui a organisé les rencontres. Il s'agissait donc de remettre les métiers opérationnels et les projets de recherche dans leur cadre plus général, à la fois au travers de l'urbanisme, de la décision politique et des enjeux internationaux de la gestion de l'eau.
Cette première journée s'est poursuivie par la présentation de diverses expériences de gestion durable des eaux de pluie en milieu urbain, notamment dans le cadre du développement ou de la transformation de quartiers. Bruno Ricard, responsable activités eaux pluviales au bureau d'études Sinbio, a par exemple prôné une réflexion stratégique sur le cycle complet de l'eau en ville, dans laquelle la consommation d'eau pourrait être réduite au minimum et toutes les eaux pourraient être valorisées : eaux de pluie, eaux grises recyclées, eaux noires épandues...
TECHNIQUES INNOVANTES
La performance des ouvrages et des systèmes était au coeur des interventions du deuxième jour : solutions techniques de gestion à la source, optimisation du fonctionnement et de la gestion des ouvrages collectifs ainsi que du système d'assainissement, solutions de traitement des eaux pluviales.
Parmi les thèmes abordés, figurait la récupération de l'eau de pluie par les particuliers, qui tend à se généraliser. Les intervenants se sont interrogés sur l'effet de ces pratiques sur le cycle de l'eau en ville : soulagent-elles le réseau d'assainissement ? Les techniques de désinfection individuelles pourraient-elles permettre de consommer l'eau de pluie ?
Autre sujet abordé, l'efficacité des ouvrages décentralisés. Si elle n'est plus à démontrer, elle exige cependant un entretien régulier des ouvrages, d'où des interrogations sur les modalités de contrôle. Le comportement à long terme des tranchées d'infiltration, des solutions de filtration et des revêtements poreux ont également fait l'objet de nombreuses attentions.
LES PROFILEURS EN POINTE
Le troisième jour était consacré aux inondations et aux pollutions générées par les eaux pluviales. Plusieurs intervenants ont ainsi présenté des techniques en cours de développement, destinées à mieux connaître les flux polluants. Par exemple, les laboratoires des Ponts et Chaussées travaillent sur l'utilisation en assainissement de profileurs acoustiques, pour déterminer simultanément et très rapidement un profil entier de vitesses et aussi un profil entier d'intensité rétrodiffusée, approche indirecte qui permet de déterminer la teneur en matières en suspension dans les eaux usées.
Luca Rossi de l'École polytechnique fédérale de Lausanne a quant à lui parlé de l'analyse automatique d'images fournies par une caméra installée dans les réseaux, afin de déterminer le débit des eaux. Autant d'outils utiles dans le cadre d'une stratégie de limitation des rejets polluants.