Veolia Environnement s'apprête à lancer une étude sur une grosse station d'épuration française, afin de mieux connaître les concentrations en hormones et en bisphénol A au niveau du point de rejet des eaux traitées.
Elle utilisera pour cela Twister, un nouveau système d'extraction des micropolluants. Il s'agit d'un barreau aimanté de 1 à 2 cm de long et de 1 mm de diamètre, inséré dans une pellicule de verre greffée de silicone. L'aimant sert à faire tourner le dispositif afin d'accélérer le transfert des composés depuis l'eau usée vers le piège. Le silicone les emmagasine, avant de les restituer lorsqu'il est soumis à une température de 250 °C. L'analyse se fait par chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse.
Ce procédé d'enrichissement utilisé en laboratoire a été robotisé au travers d'un module contenant neuf postes d'extraction indépendants et programmables dans le temps. Ainsi, sur la station d'épuration, une pompe alimentera alternativement les neuf flacons, selon un rythme qui reste à définir. Chaque flacon possède un Twister qui sera mis en agitation pendant deux heures dans le liquide à analyser. Son gros avantage : il permet une analyse très sensible et reste stable, une fois les polluants captés, ce qui est précieux face à des composés fragiles comme les hormones. Leur analyse selon la méthode conventionnelle nécessite en effet le transport d'échantillons d'eau dans des containers réfrigérés ainsi qu'une préparation d'échantillon en laboratoire assez lourde : toute cette logistique est dès lors évitée.