Sénéo et le SIAAP unissent leurs forces pour réutiliser les eaux usées traitées

Sénéo et le SIAAP lancent un projet de recherche pour étudier la réutilisation des eaux usées traitées, avec pour objectif de préserver la Seine et anticiper les futures normes européennes.

Alors que les enjeux liés à la ressource en eau deviennent cruciaux face au changement climatique, Sénéo et le SIAAP lancent une initiative
conjointe ambitieuse. Les deux acteurs majeurs de l’eau en Île-de-France ont signé, à l’occasion du Salon de l’Association des Maires d’Île-de-France, un partenariat stratégique destiné à explorer la réutilisation des eaux usées traitées.

Le projet s’inscrit dans un contexte de raréfaction annoncée des ressources et d’évolution réglementaire européenne. En effet, la nouvelle directive sur les eaux résiduaires urbaines (DERU 2), attendue pour 2045, imposera un traitement quaternaire des eaux usées afin d’éliminer jusqu’à 80 % de certains micropolluants, notamment pharmaceutiques et cosmétiques.

En collaboration avec deux instituts de recherche de référence l’Institut Européen des Membranes (IEM) et le Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains (Leesu), Sénéo et le SIAAP mèneront, de 2026 à 2028, une étude approfondie sur la qualité et le potentiel de valorisation des eaux traitées par l’usine Seine Centre, à Colombes. L’objectif : évaluer la faisabilité technique, environnementale et réglementaire d’un futur circuit de réutilisation. Une alternative qui permettrait de réduire significativement les prélèvements dans la Seine, aujourd’hui principale source d’approvisionnement pour les 900 000 usagers desservis par Sénéo.

Trois axes d’étude majeurs
Le projet s’articule autour de trois piliers : Mesurer les écarts de qualité entre les rejets traités et l’eau de la Seine ; Évaluer la possibilité de potabilisation des eaux usées après traitements avancés ; Identifier les obstacles juridiques et normatifs à la mise en œuvre de cette solution.
Il s’inspire notamment d’expériences déjà menées dans l’Ouest de la France (Vendée, Bretagne) ou dans des régions confrontées à une forte pression hydrique à l’international.

Une coopération inscrite dans le cycle de l’eau
« L’amont du SIAAP est l’aval de Sénéo. Nos missions respectives s’inscrivent pleinement dans le cycle de l’eau », résume Josiane Fischer, présidente de Sénéo. Un propos appuyé par François-Marie Didier, président du SIAAP : « La qualité de nos eaux usées traitées va s’améliorer grâce aux traitements quaternaires. Ce projet de R&D nous permet de transformer cette contrainte réglementaire en opportunité pour l’avenir. »
Ce partenariat marque une nouvelle étape vers des systèmes hydriques plus résilients et durables pour le Grand Paris, tout en contribuant activement à la préservation de la Seine et de ses affluents.