Lauréate du trophée de l'éco-entreprise innovante de l'Ademe, la société Water éCoquette ou WéCo ambitionne de commercialiser ses toilettes publiques sans gaspillage d'eau d'ici la fin de l'année si ils bénéficient des autorisations légales. « Nous souhaitions améliorer l'image assez dégradée des toilettes publiques en y apportant du design et une forte dimension écologique », explique Jörg Schaff, directeur général de la société. Les toilettes sèches n'étant pas bien acceptées en milieu urbain, les fondateurs décident de s'orienter vers des toilettes dotées de chasse d'eau mais consommant le moins possible. Après avoir étudié de nombreuses technologies développées par des organismes de recherche dans le monde, ils jettent leur dévolu sur un système d'électrolyse développé par le California institute of technology, plus facilement commercialisable car moins onéreux que d'autres technologies. « L'innovation réside dans le revêtement des électrodes qui optimise la réaction d'électrolyse », ajoute Jörg Schaff. Les urines et excréments circulent d'abord dans une fosse septique d'une capacité de 2000 litres dans laquelle s'effectue une sédimentation des matières solides. Puis les eaux usées sont acheminées dans le réacteur pour l'électrolyse et enfin filtrées avant de pouvoir être réutilisées dans la chasse d'eau.Avec 2 mètres cubes d'eau, l'autonomie supposée est de 4 à 6 mois avant vidange de la fosse septique. « On ne sait pas encore si l'utilisation de toilette publique est comparable à l'utilisation domestique », précise le directeur. C'est pourquoi après un test en laboratoire de 3 mois, un prototype est actuellement testé en conditions réelles à Saint-Etienne à la Biennale du design. Le système consomme peu d'énergie mais fonctionne actuellement sur le réseau. La société cherche  donc à développer un système d'alimentation par batterie ou par panneaux photovoltaïques. Un autre prototype, équipé de panneaux sera testé à Paris à partir de cet été. En effet, WéCo a été sélectionnée par la ville de Paris lors d'un appel à expérimentations pour relever le défi de l'adaptation au changement climatique. Pauline Rey-Brahmi