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Pollution dans les captages d'eau : les mesures du Grenelle sont efficaces d'après l'UFC-Que choisir

PUBLIÉ LE 28 MARS 2019
EVA GOMEZ
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Pollution dans les captages d'eau : les mesures du Grenelle sont efficaces d'après l'UFC-Que choisir
Ce jeudi 28 mars, l’UFC-Que choisir a publié les résultats d’une enquête menée sur 102 captages d’eau prioritaires, concernés par l’expérimentation du Grenelle de l’environnement : dans plus de 60% des cas, les taux de concentration en nitrates et en pesticides ont diminué.

« Le bilan est nuancé mais globalement positif », se félicite le président de l’UFC-Que choisir, Alain Bazot. Ce jeudi 28 mars, l’association de consommateurs UFC-Que choisir publie les résultats d’une enquête menée auprès de 102 captages prioritaires concernés par l’expérimentation du Grenelle de l’environnement. Une étude qui « montre que la persistance des pollutions agricoles dans l’eau n’est pas une fatalité », souligne l’association.

Une baisse des pollutions dans 46 captages sur 76

Les mesures du Grenelle ont pour objectif de concentrer les efforts autour 1.000 captages prioritaires, les plus menacés par les pollutions (soit 3% des captages de France métropolitaine). « Alors que ces mesures ont été engagées en 2007, aucun bilan ni constat n’a été établi. Dans le cadre des assises de l’eau, nous avons mené cette enquête pour disposer d’éléments d’évaluation de ces mesures », explique Alain Bazot. L’association a ainsi ciblé 102 captages dans 27 départements afin d’enquêter sur les impacts des mesures engagées. « Pour 21 de ces captages, nous n’avons reçu aucune information de la part des autorités locales », précise Olivier Andrault, chargé de mission pour les études de l’UFC-Que Choisir. « Un constat d’opacité décevant et inquiétant », estime-t-il.

Pour 76 des 81 captages restants, des mesures précises ont été possibles : « la pollution a diminué sur 46 captages, elle s’est stabilisée sur 19 captages et n’a augmenté que dans 11 cas », souligne Olivier Andrault. Sur 71 captages concernés par la pollution aux nitrates, les taux de concentration ont diminué dans près de deux cas sur trois et se sont stabilisés dans un cas sur trois. « En moyenne, le taux de nitrates a diminué de 25% dans les eaux brutes », se réjouit le chargé de mission de l’association. Pour les captages concernés par la pollution aux pesticides, des baisses ont été constatées dans 11 cas, et une stabilisation dans 10 cas. « Les niveaux de pollutions aux pesticides ont diminué de 70% en moyenne », précise Olivier Andrault.

Efficacité du pilotage par les communes desservies

L’enquête s’intéresse également aux mesures les plus efficaces : « Nous constatons que lorsque la mise en œuvre des mesures du Grenelle est pilotée par les communes desservies, les résultats sont plus probants », remarque Olivier Andrault. Neuf captages sur les 10 concernés enregistrent en effet une baisse des niveaux de pollutions. « Les communes ont beaucoup à gagner, non seulement d’un point de vue financier, car les coûts de traitement de l’eau sont élevés, mais également d’un point de vue sanitaire », analyse le chargé de mission de l’UFC-Que choisir. Au contraire, les moins bons résultats sont obtenus « lorsque des chambres d’agriculture pilotent la mise en œuvre des mesures », relève Olivier Andrault.

Par ailleurs, « les baisses de pollutions en nitrates sont trois fois plus importantes quand les plans d’action « Grenelle » contiennent des mesures d’application obligatoires (en moyenne, - 23 % de nitrates) par rapport aux plans d’action dont les mesures sont strictement volontaires (- 8 %) », souligne l’association. Un suivi régulier des niveaux de pesticides permet également d’obtenir de bons résultats, ainsi que la mise en place d’objectifs ambitieux de baisse des pollutions (en dessous de la norme, fixée à 50 mg/l). Concernant les nitrates, « la mise en œuvre de mesures paysagères, comme le développement de haies pour retenir les eaux pluviales, permet d’obtenir une diminution des taux de pollution dans 19 captages sur 25 concernés », précise Olivier Andrault. « Il en est de même pour l’ajustement précis des doses d’engrais à l’hectare, qui permet d’obtenir des baisses de concentration en nitrates deux fois plus importantes », ajoute-t-il.

Etendre les mesures de lutte contre les pollutions à l’ensemble des captages

Malgré des résultats encourageants, l’association « déplore un très faible développement de l’agriculture biologique et des surfaces boisées dans les aires de captage, alors que ces modes de production sont particulièrement efficaces pour limiter les pollutions dans les zones sensibles ».

« Ce bilan positif ne concerne que 3% des captages français, il faudrait donc étendre ces mesures de protection à l’ensemble des 35.000 captages », estime Alain Bazot. L’UFC-Que choisir prône également la réalisation de bilans exhaustif de la protection des 1.000 captages prioritaires, ainsi qu’un état des lieux réguliers des 35.000 captages du territoire. « Il faudrait également un renforcement réglementaire des mesures de protection des captages : définir des mesures obligatoires, octroyer le pilotage des plans d’action aux collectivités locales desservies, ou encore développer sur les aires de captage, des modes de production agricole peu polluants », développe le président de l’association. Ce dernier rappelle également que « la mise en œuvre stricte du principe pollueur-payeur, demandé par l’association, est très sollicitée par les consommateurs dans le cadre du grand débat national ».

« Après la déception des Etats généraux de l’alimentation, qui ont fait une impasse sur l’eau, nous espérons que les assises de l’eau mèneront à des conclusions et mesures concrètes et qu’il ne s’agira pas seulement d’une grande opération de communication », martèle le président de l’UFC-Que choisir.
Puis du Theuriet / Crédit : Mairie d'Orléans
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