Le gouvernement est appelé à imposer un « cessez-le-feu » entre les deux champions mondiaux des secteurs de l’eau et des déchets, Veolia et Suez. La commission des affaires économiques du Sénat, qui travaille sur ce dossier depuis le mois de septembre, craint la poursuite de l’opération menée par Veolia et encourage le gouvernement à trouver une solution « amiable et concertée » entre les deux groupes.
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La commission des affaires économiques du Sénat conteste cette offre jugée comme « une opération d’acquisition à caractère hostile, qui créerait nécessairement un "gagnant" et un "perdant", serait en réalité une perte pour tous deux et pour le pays ». De son côté, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’oppose à cette opération d’achat « inamicale » par Veolia.
Une sortie de crise de façon « concertée »
Selon la commission, l’opération menée par Veolia risque de déstabiliser les deux entreprises aussi bien pour les contrats de services dans les territoires que pour le développement des filières environnementales mondiales. Elle est ainsi convaincue qu’il n’y aura de sortie de cette crise que de façon concertée.
« La décision de justice en référé suspendant cette OPA, (offre publique d’achat, ndlr) ne concourent pas à un retour au calme salvateur. […] Elle ne représente qu’une suspension temporaire et ne saurait dispenser le Gouvernement de travailler à une sortie de crise », estime la commission. Il est donc nécessaire de réunir les parties prenantes pour s’accorder sur un scénario concerté.
« Le ministre Bruno Le Maire estimait il y a une semaine au Sénat qu’" une solution amiable est à portée de main " : il lui appartient désormais de s’assurer que le dialogue soit restauré et de faire aboutir un tel compromis. Le Gouvernement, dont les représentants ont soutenu la cession des parts d’Engie dans Suez à l’été, ne doit aujourd’hui pas s’en laver les mains mais engager les deux parties dans un scénario de sortie de crise », indique Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques.